Lisez et relisez ce passage merveilleux, de Bernard B. Dadié, qui reste à jamais gravé dans la mémoire de millions de jeunes africains.

La rentrée des classes

L'école était l'avant-dernière maison en allant vers la plage. La rentrée ! Le matin, de bonne heure, les enfants débouchaient de tous les côtés, de tous les coins, de toutes les ruelles, avec des sacs sous le bras, des cerceaux en mains. L'école bruyante, mouvementée, animée, revivait. Elle faisait penser au retour des tisserins dans les palmiers. Sa volée de moineaux lui était revenue. Partout des chants, appels, des cris. Les anciens se saluaient joyeusement, tandis que les nouveaux, dépaysés, cherchaient un maintien. Tombés dans le monde des écoliers, désorientés, inquiets, ils s'accrochaient à leurs parents.

Ici, l'on jouait aux billes, là on s'ébattait, ailleurs, c'étaient des jeux de course, un peu plus loin, le saute-mouton, le colin-maillard, le football.

Voilà le directeur, un homme grand, à la démarche calme. A son approche les bruits cessent.

(...).

Bernard B. Dadié,

Climbié, Seghers

[En vous priant d'excuser fautes, erreurs...].