Source : Le Figaro « La méningite à pneumocoques gagne du terrain en France »

http://www.lefigaro.fr/sante/2011/10/10/01004-2...

Le Figaro présente une étude du Pr Didier Guillemot (pharmaco-épidémiologiste, Institut Pasteur, Inserm, université de Versailles) présentée au congrès mondial sur les maladies infectieuses (ICAAC).

Cette étude met en évidence le fait que la vaccination contre la méningite à pneumocoques a augmenté en France depuis la campagne de vaccination. Ce qui est anormal et inverse aux prévisions logiques de toute campagne de vaccination d'autant que 85% des enfants de moins de 2 ans ont été vacciné!

Pour le Pr Guillemot « Il y avait en France en 2002-2003, un peu moins de 600 méningites à pneumocoques chaque année. Ce chiffre est passé à un peu plus de 800 par an en 2008-2009. [...] Nous avons observé une diminution des méningites à pneumocoques contre lesquelles le vaccin protège. En revanche est apparue une augmentation de ces méningites liées à des sérotypes non vaccinaux et sensibles aux antibiotiques ».

L'augmentation des méningites concernerait toutes les tranches d'âge, les moins de 2 ans transmettant potentiellement la méningite aux grands-parents...

Cette tendance semble être identique dans d'autres pays d'Europe.

Quelle peut donc être la cause de l'augmentation de ces méningites ? Serait-ce un phénomène de sélection naturelle, liée à l'efficacité du Vaccin? (Le vaccin aurait entraîné une sélection de souches de pneumocoques pathogènes contre lequel il est inefficace?

Le Figaro indique que le groupe de recherche du Pr. Guillemot est à la recherche des causes de cette augmentation paradoxale, alors que la vaccination a monté en puissance. Martine Perez tente une autre approche, plus originale, et plus "microéconomique". Selon elle, la cause de cette évolution pourrait être tout simplement « la campagne contre l'usage abusif des antibiotiques lancée en 2002 et qui a contribué à réduire de 25% les prescriptions dans les rhinites, les angines, les otites notamment »,

Explication : en prescrivant "mieux", et donc en prescrivant "moins", les médecins ont diminué la réponse antibiotique contre les pneumocoques, d'une manière générale, sur l'ensemble de la population. Ce qui a permis aux méningocoques de se développer plus.

Nous serions donc dans une phase d'épidémie de méningite à pneumocoques qui aurait été directement initiée par une politique de santé publique dont la justification médicale est pourtant avérée. http://www.frm.org/actualite/toute-l-actu/sante...

Elle retient que « deux hypothèses sont proposées pour expliquer la situation actuelle: soit les souches non vaccinales (et plus sensibles) sont devenues plus épidémiques. Et avec la réduction de consommation d'antibiotiques, elles se sont mises à diffuser plus largement dans la population. Soit, sous l'effet du seul vaccin, les souches non vaccinales occupent plus largement le terrain et sont devenues plus pathogènes, expliquant l'évolution à la hausse des méningites à méningocoques ».

La journaliste interroge son lecteur sur la pertinence du vaccin "Prevenar", qui « protège de 13 sérotypes de pneumocoques, [...] recommandé pour tous les enfants de moins de 2 ans ». Les conséquences en termes de santé publique de cette campagne de vaccination doivent être évaluées. Elle indique par ailleurs que les autorités sanitaires françaises ont reçu les conclusions de l'étude française et sont en train de réfléchir à cette question.

Quand on sait à quelle rapidité les autorités sanitaires françaises ont l'habitude de réfléchir, cela fait frémir, et promet de nombreuses méningites en perspective.

Voilà un problème qui devra être traité un jour : quelle pourrait être la responsabilité de l'Etat pour ses deux campagnes de santé publique jumelées (vaccination de la méningite et diminution des antibiotiques)? Car il semble bien que cette épidémie soit directement liée à cette campagne.

Du travail en perspective pour le juriste. Et du sang et des larmes pour les familles touchées.

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