La Chine, qui est présentée comme un pays à croissance indécente et démographie très contrôlée depuis les années 70, risque d'être victime du deuxième effet de sa politique démographique. Et de le payer chèrement:

Le regard porté généralement sur la Chine présente une population au poids démographique pénalisant. Cependant, il est trop souvent oublié que cette population de 1.5 Mrd d'âmes, souffre d'un vieillissement catastrophique. Par ailleurs, ce vieillissement est d'autant plus accéléré que le déficit en filles est intense.

Rappel : entre 1962 à 1987, le taux de natalité chinois était largement supérieur à 2, assurant à la Chine une croissance démographique supérieure à sa capacité "politique" à l'absorber.

En 2010, le taux de natalité apparaît être descendu à 1,5 enfant par femme. (Il était de 1,75 en 2007).

Ce taux signifiant que le renouvellement générationnel de 2,0 n'est plus assuré.

D'un point de vue occidental ce taux eut été catastrophique, car sonnant le glas d'une génération de chinois. Cependant, l'effet visible de ce taux a été masqué par le fait que la politique de natalité chinoise préconisait l'enfant unique, soit un taux de natalité de 1,0, nettement plus faible. Les chiffres démographiques étant donc supérieurs à ceux attendus publiquement.

L'inversion de la courbe statistique a mis quelques années, compte tenu de l'inertie démographique naturelle . En effet, la croissance économique a retardé l'âge du mariage et de l'enfantement. Outre que la population du "baby-boom" chinois est arrivée en âge de procréer, ce qui a artificiellement maintenu la courbe des naissances.

Il semble que cette période de transition démographique s'achève. Les démographes estiment que l'asymptote de la courbe de croissance a été atteinte, et que l'inversion pourrait être constatée à partie de 2030.

Voir les données statistiques 2007 sur http://www.geopopulation.com/pays/asie/chine/

a comparer avec la source INED estimation 2011 - Monde/Asie/Asie de l'Est http://www.ined.fr/fr/pop_chiffres/pays_du_monde/

En même temps, le vieillissement de la pyramide des âges fait reculer la population active.

Les conséquences de cette inversion de la courbe de population apparaissent radicales en termes économiques: La diminution de la population active pourrait entraîner une augmentation des salaires, principalement des salaires non qualifiés Or, ce sont les niveaux de salaire non-qualifié qui sont l'avantage comparatif principal de la Chine.

Cet effet mécanique de l'implosion démographique, ainsi que le vieillissement de la population, devrait d'autant plus peser sur la croissance économique qu'il devrait être très rapide, compte tenu de l'effet masquant précité. Il y a un fort risque d'effet "cliquet" à la baisse.

Les conséquences à moyen et long terme sont difficiles à prévoir. Certains économistes penchent sur la capacité de la Chine à récupérer l'affaiblissement économique qu'elle va subir, par l'acquisition de nouvelles technologies. http://www.diploweb.com/La-demographie-politique-et-la.html

D'autres pensent au contraire que l'augmentation même marginale du coût de la main-d'oeuvre va entraîner des relocalisations d'industries, et que les transferts de technologie devraient diminuer voire, pour les industries stratégiques, s'interrompre.

Ce qui pourrait signifier en définitive que le marché économique chinois pourrait imploser purement et simplement. Et que les investissements occidentaux, croyant y trouver des débouchés, se feraient à perte.

Dans une logique prospective, la Chine pourrait bien être le lieu du pire crach économique d'ici 20 ans.

Dans une moindre mesure, l'Inde présente des similitudes, notamment au regard de son ratio femme/homme. Si ce n'est qu'elle compense ce problème par un taux de natalité qui reste élevé et une moindre mortalité.