Un étude longitudinale sur 16 ans par l'Institut pour la Protection des Plantes de Pékin a démontré l'impact négatif pour l'environnement du recours au plan de coton OGM. (Source : Sciences & Vie juillet 2010 p.34)

En effet, le Coton OGM a été introduit en 1997 en Chine pour diminuer le recours aux insecticides. Or, l'Institut pour la Protection des Plantes de Pékin constate, sur cette longue période pré & post introduction du coton OGM, que l'introduction du coton OGM a favorisé le développement de la population de Punaises.

Explication : le coton OGM, génétiquement modifié pour produire une toxine Bt cible exclusivement les chenilles, grandes ravageuses des cultures de coton. Or, si le coton OGM permet de se passer de l'insecticide pour préserver la culture du coton, il apparaît que l'insecticide avait également un effet éradiquant sur les punaises. L'arrêt de l'insecticide a donc créé, pour les Punaises, une niche écologique où prospérer sans pression écologique d'un autre concurrent (la chenille, laquelle est tuée par la toxine produite par l'OGM).

Ainsi le coton OGM repousse les chenilles mais constitue un biotope neutre pour les punaises qui peuvent y proliférer. Et se répandre sur les autres cultures avoisinnantes.

Selon l'Institut de Protection des Plantes, l'invasion des punaises concerne aujourd'hui 26 millions d'hectares de cultures autres que les plans de coton.

La Punaise envahit ainsi les exploitations de fruitiers voisins, depuis les champs de Coton OGM.

En contrepartie, le taux d'utilisation d'insecticide dédié aux punaises a augmenté sur les plantations concernées, et dépasse aujourd'hui le volume d'insecticides utilisés avant l'introduction du coton OGM.

La morale de cette mauvaise fable écologique est donc claire : il est urgent de présenter une estimation de l'impact des OGM sur les écosystèmes avant de les introduires.

Une pierre de plus dans le jardin OGM? La durée de l'étude pourrait le laisser penser.

D'autant qu'en 2008, une première alerte était publiée concernant ce coton OGM par la revue "Nature Biotechnology",

Insect resistance to Bt crops: evidence versus theory Bruce E Tabashnik, Aaron J Gassmann, David W Crowder & Yves Carriére

information reprise le lendemain par Le Monde:

POUR LA première fois, un insecte est parvenu dans la nature à développer une résistance à une toxine produite par une plante génétiquement modifiée pour l'éradiquer. Helicoverpa zea, une noctuelle ravageuse du coton, vient d'administrer aux Etats-Unis une démonstration brillante de la théorie de l'évolution : quand une population est soumise à une pression de sélection, la survenue de mutations peut favoriser sa perpétuation. Un tel phénomène de résistance aux toxines sécrétées par des OGM avait déjà été induit en laboratoire. Mais il n'avait encore jamais été détecté dans les conditions d'agriculture réelle, rapporte un article mis en ligne le 7 février par la revue Nature Biotechnology. (Source Hervé MORIN, Le Monde 9 février 2008)

Par ailleurs, le coton OGM Bt semblerait induire des décès massif dans les populations ovines d'Inde:

En Inde (état d'Andhra Pradesh, district de Warangal), un rapport préliminaire publié à la fin du mois d'avril a montré que des milliers de moutons sont morts après avoir brouté des terres sur lesquelles du coton OGM avait été cultivé. Les moutons et les chèvres ont commencé à mourir après sept jours de pâture continue de feuilles tendres et de cosses de coton Bt (Bacillus thuringiensis) qui restaient dans les champs après la cueillette. (Source : hns-info.net) Le comble étant les conséquences sur l'organisme humain de l'usage du coton OGM, démontrées par une étude menée en 2005 : En décembre 2005, une étude avait montré que les cueilleurs de coton OGM présentaient de graves réactions dermatologiques avec des démengeaisons et des cloques laissant une décoloration de la peau qui perdurait après cinq mois. L'Association médicale britannique avait déjà signalé que les OGM pouvaient présenter certains risques parmi lesquels la résistance aux traitements contre les maladies sexuellement transmissibles dûe à l'utilisation de protections périodiques en coton OGM. (source ibidem)

Preuve supplémentaire qu'il est urgent d'intervenir et d'interdire les OGM, qui n'apportent rien de plus à l'agriculture.

Pour preuve qu'un développement agricole peut exister hors des OGM et des pesticides : Israël utilise depuis 10 ans des Chouettes et des Faucons Crécelles pour lutter contre les rongeurs nuisibles dans les plantations. L'expérience menée depuis 10 ans a permis de mettre un terme à l'usage de pesticides et a permis de réintroduire massivement deux espèces de prédateurs ayant un rôle positif sur l'environnement. Ce programme est à présent étendu à la Jordanie grâce à un partenariat exceptionnelle Israélo-Jordanien. Voir : http://kefisrael.com/2010/06/14/une-chouette-histoire-israelienne/

Ariel DAHAN

Avocat