« Sans la parole, l’écrit est infirme » souligne le juge européen André Potocki, à l’occasion du colloque sur l’utilité de la plaidoirie organisé par le barreau et le TGI de Paris. Est-ce, cependant, un point de vue suscitant l’unanimité ?

Si les ténors du barreau et les pénalistes attachent une importance toute particulière au verbe, c’est d’abord parce que les procédures qui les concernent sont orales.

Mais la réalité du terrain est souvent toute autre. Nombreux sont les magistrats qui déplorent des plaidoiries trop longues n’ayant plus leur place à l’heure de la dématérialisation des procédures.

Cependant, tous s’accordent sur la nécessité de trouver un compromis entre « logorrhée et néant », car le droit à une audience publique implique le caractère oral de cette dernière.

Avocats et magistrats appartiennent au même corps et travaillent pour la même cause. Dès lors, la solution proposée est celle d’une collaboration au cours de laquelle avocats et magistrats se mettent d’accord sur le temps de parole nécessaire en fonction de l’affaire jugée. L’idée est celle d’une « semi-déjudiciarisation dans les domaines les moins graves pour les libertés fondamentales ».

Cette dynamique est déjà utilisée par certains juges aux affaires familiales et par les juges consulaires. Reste à voir si elle sera généralisée …