Affiches Parisiennes : Frédéric Chhum et Christine Maran, vous êtes respectivement candidats pour le poste de bâtonnier et vice-bâtonnière. Pouvez-vous nous présenter votre binôme ?
Christine Maran : Je suis la benjamine des candidates, issue de huit ans de collaboration dans différents cabinets, des petites structures et moyennes structures, après ma prestation de serment en décembre 2013. J'ai fait presque toutes les matières de l'immobilier, en dehors de l'urbanisme, du droit des obligations, avec son volet assurance, et j'ai fait du risque industriel. J'ai ensuite monté ma propre structure, en février 2021, toujours dans ces mêmes matières. Frédéric Chhum m'a fait l'honneur de me proposer de me présenter avec lui à ce poste. Il est vrai que ma candidature sort complètement du lot, je porte la voix du jeune barreau, celui qui n'est pas écouté, celui qui précisément qui ne vient pas voter.
Frédéric Chhum : J'ai prêté serment en février 1997. Je suis avocat en droit du travail. J'ai commencé en tant que collaborateur, dans différentes structures de taille moyenne et, en 2017, j'ai monté mon cabinet en droit du travail coté salariés. C'est un cabinet qui a grandi au fur et à mesure puisqu'on est cinq avocats actuellement. Le bureau principal est à Paris et nous avons un bureau à Nantes et à Lille. Je suis en train d'associer mes quatre collaboratrices, donc nous seront possiblement bientôt cinq associés. J'ai également un parcours ordinal, puisque j'ai été élu, en décembre 2018, Manifeste des avocats collaborateurs (MAC) au Conseil de l'Ordre, où j'ai toujours milité pour la transparence et l’impartialité ordinale. Ma candidature pour le bâtonnat s'inscrit dans la continuité de mon engagement et j’ai décidé de me présenter avec Christine Maran parce que c'est une consœur qui ne lâche rien, qui a des idées fortes et qui représente le jeune barreau, puisqu'elle a 38 ans.
Comment vous êtes-vous connus ?
F. C. : On s'est rencontrés sur une campagne électorale, au cabinet Red Smith en novembre 2018. J’y tenais un discours sur le harcèlement sexuel et moral au sein des cabinets. On a continué à se voir et on s'est dit qu'on pourrait faire un binôme complémentaire, l’un avec un CV plus ordinal et militant pour la transparence et l'impartialité de l'ordre, et l’autre avec un CV en dehors des ordres, plus « jeune entrepreneur ».
C M. : Oui, j’ai le profil d’une jeune entrepreneure, qui a connu le parcours de la collaboration et qui s'est installée, avec toutes les difficultés que représente l'installation.
Qu'est-ce qui vous a amené à vous porter candidat au bâtonnat ?
F. C. : J’ai voulu poursuivre mon engagement au sein du Conseil de l'Ordre. Après, quand vous êtes un élu MAC au Conseil de l'Ordre de Paris, vous n'êtes pas le mieux accueilli, mais j'ai fait mon petit chemin au sein des commissions du Conseil de l'Ordre. J'ai fait beaucoup travaillé pour la commission DEC “règlement de difficultés d’exercice en collaboration”, notamment. J’ai été très actif également comme délégué du Bâtonnier aux perquisitions pour défendre le secret professionnel.
C M. : Au cours de mon parcours, j'ai eu l'occasion de saisir certaines commissions à l'ordre et je me suis aperçue de la limite structurelle de certaines d’entre elles, et de l’influence des syndicats, tels que l’UJA, sur l’Ordre et ses décisions. C'est la raison pour laquelle, dans notre programme, nous militons pour un ordre impartial et transparent. Une des mesures phares de notre programme, c'est d'ouvrir tous les postes, notamment ceux de direction, sur la base du mérite de chaque avocat, de son CV.
Quelles sont ces limites, à votre avis ?
C M. : Je pense que l'ordre pourrait aller plus loin, pour éviter que des confrères ne quittent la profession, ou que des contentieux ne partent dans d'autres juridictions. Je pense, par exemple, aux requalifications en contrat de travail. Certains confrères n'obtiennent pas satisfaction devant les juridictions ordinales et saisissent ensuite le Conseil des prud'hommes, pour obtenir requalification de leur contrat de collaboration en contrat de travail. C'est un contentieux qu'on peut régler entre nous. Ce qu'il faudrait faire aujourd'hui, c'est améliorer ce qui existe déjà, pour véritablement donner les moyens à l’Ordre de répondre aux demandes.
Pour lire l'intégralité de l’interview du 16 juin 2023 sur le site des Affiches Parisiennes, cliquez sur le lien ci-dessous https://mesinfos.fr/75000-paris/batonnat-2024-le-binome-chhum-maran-une-revolution-de-palais-153924.html
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