A défaut d'être raconté, peut-il s'exposer ?

A défaut d'être avouable, peut-il être vécu ?

Il y a semble-t-il trois domaines qui sont passés du dicible à l'indicible :

Le religieux, le sexuel, l'économique.

Certes, les deux premiers peuvent être liés sous un certain angle. Le religieux bannit le sexuel en ce qu'il est détaché de la procréation. Le sexuel bannit le religieux en ce qu'il le rattache à une fonction primaire de l'homme pour laquelle la raison venue a vite fait d'ôter toute référence à la survie de l'espèce. Enfin, le troisième peut être vécu par les deux premiers comme le refuge de celui qui est dépourvu et du premier et du deuxième.

Mais en quoi ces trois notions n'ont-elles plus place dans les salons de discussion ?

Jadis, il ne fait nul doute qu'il était toléré d'en parler quand bien même la bienséance interdisait d'aller plus avant sur ces sujets sous peine de choquer les consciences ou de risquer la discorde. Il n'en demeure pas moins, que sans aller jusqu'à la permissivité, il était à tout le moins loisible d'en discuter.

Aujourd'hui que reste-t il de la liberté de dire sinon une peau de chagrin ?

A-t-on le droit de dire ou d'exposer ses opinions religieuses ? L'on peut en douter lorsque des anonymes qui ne font que vivre leur foi se font haranguer sur le parvis de l'église. A-t-on encore le droit d'être catholique en France ?

A-t-on le droit de dire ou d'exposer ses richesses ? L'on peut en douter lorsque les anonymes se voient montrés du doigt du fait de leur patrimoine ou de leur compte bancaire créditeur. Le labeur ayant pourtant généré ces richesses, est aujourd'hui balayé au profit de la redistribution salvatrice et purificatrice des revenus revendiquée par les prôneurs de la paupérisation.

A-t-on le droit de dire ou d'exposer son appartenance sexuelle ? L'on peut en douter lorsque des anonymes se voient traités d'homophobes lorsqu'ils n'adhérent pas à la mouvance actuelle de voir reconnaître le mariage des homosexuels outre l'autorité parentale partagée par le conjoint du parent de l'enfant.

Triste constat que celui de reconnaître qu'il est préférable de cacher ou renier ce que l'on est pour éviter la vindicte populaire, pour se fondre dans une foule guidée par quelques uns, pour vivre pleinement et leurrer ainsi les sots.