Mon bâtonnier m'a confié la mission d'aller avec d'autres confrères présenter notre métier d'avocat au Collège GUILEMINOT le 16 janvier.
Je l'en remercie.
Ayant en serviteur zélé de l'Ordre commencé à réfléchir, ma bonne fée (Morgane), nous sommes dans le Nord, m'a fait vivre hier soir une histoire que j'ai la faiblesse de trouver bien belle et utile pour aborder les deux facettes si intimement liées et entrecroisées de notre métier: le conseil et le judiciaire: de l'utilité de la fonction expliquée aux enfants, j'esquisserais quelques liens qui, je l'espère seront utiles aux lycéens qui préparent le Bacalauréat et réfléchissent à ce qu'ils souhaitent faire dans la vie.
Alors que sa mère et moi lisions « Manuel à l'usage des rustres et des malpolis, et Chroniques de la haine ordinaire », nous en étions à l'incroyable "Bonne année, mon c...", elle est entrée et nous a sorti de nos considérations philosophiques sur nos semblables.
Cette enfant avait déjà marqué son goût pour les questions juridiques et de conseil en échangeant à propos de la possibilité d'écrire une suite à « Harry Potter » sans enfreindre les droits de l'auteur...
Elle avait pour cela demandé audience (électronique) à mon confrère EOLAS que j'en profite pour remercier d'avoir répondu de façon aussi scientifique... (il doit avoir une spécialité, en tout cas il a sérieusement étudié Harry Potter... c'est évident).
Mais là nous étions, à en juger par l'expression de notre fillette, au cœur d'une question purement judiciaire.
Une puce de onze ans a donc "débarqué" dans la chambre vers 23 heures en disant : « le droit: ce n'est pas la loi du plus fort!"
Devant nos yeux stupéfaits par cette entrée soudaine (elle n'a pas lu le blog du CNB...) elle a souri et continué : "j'ai deux oisillons, pris au nid, au départ ils étaient sans plumes et démunis.
Ils attendaient de moi la becquée sans pouvoir bouger.
Ce soir c'est terrible, j'ai encore été obligée de les séparer..."
Nous la regardions interloqués, et alors?
Et bien poursuit la gamine: "mes oisillons, ils ont les plumes qui poussent et, forcément, il y en a un plus gros et plus vif que l'autre."
Oui, certes...
Mais voilà finit-elle: "Cela fait maintenant trois fois que j'interviens pour que le plus gros ne marche pas sur le plus petit lorsque j'apporte les graines : si je le laisse faire il monte dessus pour atteindre la mangeoire et avaler la part du petit"!
« Le petit doit faire entendre son cri, le gros ne doit pas être exécuté, les deux doivent manger ! »
Magnifique pensée enfantine que je me suis promis de raconter.
Voilà pourquoi il y a des magistrats et des avocats ma fille, lorsque la négociation échoue, que les oisillons ne savent pas écouter autre chose que leur ventre ou leur instinct de survie, il faut une intervention mesurée de l'extérieur qui préserve chacun d'eux si possible!
Bref, pour ceux qui souhaitent approfondir sur la manière dont on devient avocat on peut résumer en disant que la majorité des gens vont à l'école encore cinq ans après la terminale dans une Faculté de Droit (voici un lien sur la mienne que j'adore), s'ils rencontrent un matière qui leur plait, ils peuvent l'approfondir encore et rencontrer d'autres passionnés voici un exemple de formation unique et pointue, les curieux pourront toujours pousser leur quête plus loin et écrire leur thèse, à leur goût les étudiants peuvent voyager ici, où là en post doc.
Pour financer les études il y a des tas de métiers, de "petits boulots faciles " qui permettent de concillier approche professionnelle et études, des bourses, des fiancements.
Certains sont tellement passionnés qu'ils travailent réellement en étudiant, le droit est une belle discipline.
Ceux qui souhaitent devenir avocats passent ensuite un concours d'entrée au Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats ou accèdent à l'école selon les dispenses qu'accorde leur cursus initial à l'université.
Ces centres (Voici celui où je suis allé, il est génial !) sont des écoles dans lesquelles vous apprendrez le métier d'avocat : pas le droit, vous êtes sélectionné en fonction de votre cursus juridique initial, le métier, l'examen de qualification en droit se contrôle à l'entrée de l'école.
C'est comme pompier, pilote, plombier etc.. il y a des écoles qui délivrent un Certificat d'Aptitude.
En descendant : Lille, Paris, Versailles, Lyon, Aix en Provence vous en trouverez certainement un près de chez vous car même après on continue toujours à apprendre et les Centres dispensent à leurs confrères des formations les mieux adaptées au métier qui est le leur et qui évolue en fonction des besoins que leurs clients expriment...
Ce n'est pas les avocats ou les juges qui font le contentieux ou les besoins des entreprises, ce sont les hasards de la vie ou la conjoncture économique...
Ces besoins changent d'une année sur l'autre, alors les avocats doivent se tenir informés et pratiquer continuellement.
Certains peuvent passer des examens de pratique à l'étranger comme le Bar Exam aux USA ou au Canada...
La Conférence des Bâtonniers de France fait une magnifique présentation des portes d'accés au métier d'avocat que vous pouvez consulter.
Et si vous avez rêvé enfant de défendre un oisillon, la route est tracée!
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