La fondation gérant le musée Maillol a contracté avec une société, dirigée par X, pour l'organisation d'expositions temporaires.
Cette société a été placée en liquidation judiciaire.
Montant de l’insuffisance d’actif : 3,5 M€
Le liquidateur a alors assigné, pour qu'elles soient condamnées à contribuer à ladite insuffisance d'actif :
- d’une part, X en sa qualité de dirigeante de droit de la société
- d’autre part, la fondation en sa qualité de dirigeante de fait de la société
Selon le liquidateur, la direction de fait par la fondation résulte notamment des éléments suivants :
- la fondation prenait des décisions qui étaient exécutées par les salariés de la société
- la fondation et la société avaient le même comptable
- la fondation utilisait le tampon de la société
- la fondation présentait X comme sa directrice artistique
- la fondation validait la rémunération de X
- la fondation contrôlait les décisions de gestion de la société : choix des sous-traitants, du thème et du budget des expos, des commissaires, de la scénographie
Cependant, le 6 mai 2021, la CA Paris a refusé de retenir la direction de fait, estimant qu’il n’était pas démontré que la fondation se soit immiscée dans la gestion de la société.
En particulier :
- la présentation de X comme directrice artistique du musée Maillol semble conforme aux usages puisque X avait déjà été présentée comme la directrice du musée du Luxembourg lorsqu'elle était contractuellement liée à ce musée via sa société
- l'intervention de la fondation au stade de la demande de prêt des œuvres d'art, qui s'effectue de musée à musée, ne démontre pas une quelconque confusion
Seule X a donc été condamnée au titre de la contribution à l'insuffisance d'actif.
Attention toutefois : si une relative confusion d'intérêts est tolérée dans le monde de l'art, l'ingérence l'est beaucoup moins !
Pas de contribution, soyez le premier