Depuis 2001, Le Point publie un palmarès des hôpitaux et cliniques fondé sur les données du PMSI. Très médiatisé, ce classement n’est pas une publication scientifique, mais un traitement journalistique de données de santé, encadré par la CNIL.
Rappel : qu’est-ce que le PMSI ?
Le PMSI correspond au recueil exhaustif de l’activité hospitalière en France (MCO, SMR, psychiatrie, HAD).
Sa finalité première est le financement des établissements et le pilotage de l’offre de soins sur le territoire.
Il est piloté par l’ATIH, établissement public sous tutelle du ministère de la Santé, qui assure la collecte, l’analyse, la gestion des dispositifs de financement et la maintenance des nomenclatures de santé.
En 2022, la CNIL a refusé l’accès aux données, décision confirmée par le Conseil d’État en juin 2023, entraînant l’absence de publication dans son format habituel fin 2023.
À la suite de cette décision, la méthodologie a été revue et une nouvelle autorisation CNIL a été accordée fin 2023, permettant la reprise du palmarès à partir de 2024.
Le classement repose désormais sur plusieurs indicateurs pondérés, dont :
le volume d’activité (critère majeur),
la technicité et la spécialisation,
la sévérité des prises en charge,
la durée moyenne de séjour ajustée,
le taux d’ambulatoire lorsque pertinent,
ainsi que des critères spécifiques (RAAC, unités gériatriques, PRADO, centres experts).
Il s’appuie également sur des questionnaires adressés aux établissements, un comité scientifique, et depuis 2025, l’appui d’un cabinet spécialisé en données de santé.
Les établissements non certifiés HAS sont automatiquement exclus.
En réalité, la question n’est pas de savoir si ce classement est “bon” ou “mauvais”, mais comment il est interprété et utilisé.
Le palmarès du Point offre une lecture comparative des pratiques hospitalières. Il peut éclairer le débat, à condition d’en comprendre les choix méthodologiques et les limites, et de ne pas le confondre avec une évaluation scientifique globale de la qualité des soins.
Outil de visibilité ou d’attractivité, il ne peut ni résumer à lui seul la qualité des soins, ni remplacer un audit approfondi.

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