Une enquête a été réalisée en juin 2008 par le Conseil National des Barreaux auprès d'un échantillon national de 500 avocats représentatifs de l'ensemble de la population des avocats de France, afin de connaître la perception que les avocats ont de leur propre métier.
Cette étude avait déjà été réalisée en 2005.
Cette étude est intervenu peu avant la crise financière et économique qui frappe également notre profession.
La première constatation est que les avocats ont une idée plus précise aujourd'hui de leur situation et des solutions à mettre en œuvre pour se développer.
Les avocats se perçoivent assiégés par la concurrence.
4 avocats sur 5 (84 %) se disent aujourd'hui satisfaits de leur situation professionnelle, alors qu'il y a trois ans ,80 % se déclaraient satisfaits.
Mais le niveau de satisfaction varie selon les segments de population considérés.
Il est plus bas dans les groupes traditionnellement les plus fragiles (femmes et cabinets individuels).
L'optimisme reste cependant mesuré lorsque les avocats considèrent leur avenir ou encore l'avenir de la profession.
36 % des avocats sont pessimistes sur leur avenir professionnel : on note une progression de 10 points en 3 ans.
Concernant l'avenir de la profession d'avocat, on constate un partage entre les optimistes et ceux qui expriment leur inquiétude (50 % contre 49 %).
Le pessimisme ne frappe plus seulement de façon chronique une frange d'avocats dont on sait qu'ils sont inquiets : les plus âgés et les cabinets individuels.
La crainte est plus diffuse aujourd'hui.
La concurrence d'autres professions est perçue comme une menace directe pour les cabinets (52 %) comme pour la profession (59 %).
Si un tiers des avocats estime que la concurrence peut être transformée en opportunité, 15 % déclarent spontanément que cette concurrence est d'abord une menace tout court.
Un quart des avocats juge que la déjudiciarisation amorcée par le gouvernement est une menace tout court et plus d'un tiers considèrent que cette menace doit se transformer en opportunité future.
Les avocats considèrent que la compétitivité des cabinets devra passer demain par la fidélisation de la clientèle et la prospection de nouveaux marchés et de nouveaux clients. Les avocats pensent qu'un développement ne peut se faire individuellement et doit obligatoirement passer par la volonté et la capacité à travailler en réseau, afin d'optimiser l'organisation des cabinets, mettre en réseau les compétences et mutualiser les bonnes pratiques.
Le sondage démontre que les plus de 50 ans sont beaucoup plus réticents à adopter une démarche de prospection de nouveaux marchés dans l'exercice de leur profession.
Les avocats estiment que le sens de la relation client est la principale qualité qu'il faut développer (67 %) devant le sens de l'organisation et de la performance personnelle et l'esprit de développement.
3 avocats sur 5 (58 %) ont engagé des actions pour améliorer la fidélisation de leur clientèle, mais plus d'un quart n'ont entrepris aucune action dans cette direction, parmi lesquels 6 % n'y ont même jamais pensé et 12 % ne se sentent pas concernés.
38 % des avocats n'ont rien mis en place pour optimiser l'organisation de leur cabinet (contre 42 %) et 40 % n'ont rien fait sur le sujet pour développer leur clientèle.
Si 3 avocats sur 5 (61 %) disposent pour leur cabinet d'un service informatique intégré, moins d'un sur deux a une grille tarifaire écrite et à peine plus d'un quart, un plan de trésorerie écrit. 10 % des avocats sont dotés d'un plan d'action commerciale écrit.
Les avocats disent manquer de temps (70 %), d'effectifs supplémentaires (38 %), de ressources financières (38 %), mais également d'échanges de bonnes pratiques (40 %).
Ce sondage est à méditer.
Une conclusion peut être tirer de ce sondage .
Les avocats sont lucides. Dans la conjoncture actuelle, cabinet ne peut se développer exclusivement sur son propre nom ,sa notoriété ou sur sa seule compétence.
Ces deux éléments restent essentiels, mais ils sont insuffisants aux yeux des avocats. D'autres actions sont à mettre en œuvre tout en restant conforme à notre déontologie.
Une majorité d'avocat partage ce sentiment, c'est donc un signe d'espoir en l'avenir.
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