En France chaque année 220 000 femmes adultes sont victimes de violences physiques et ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex conjoint, concubin ou ex concubin. Ce chiffre alarmant est renforcé par les chiffres des homicides au sein du couple de l’année 2018, rendus public par la Délégation d’aide aux victimes (DAV). Le bilan s’établit à 149 homicides, dont 121 femmes et 28 hommes.
 
Par ailleurs, il y a lieu de relever que les états Insécurité et délinquance établis par le ministère de la justice en 2018 montre une augmentation du nombre de viols et des autres agressions sexuelles, ce incluant les faits d’harcèlement sexuel, portés à la connaissance des forces de police et de gendarmerie. Ainsi, les plaintes pour des faits de viol sont passés de 16 400 en 2017 à 19 200 en 2018, soit une croissance annuelle de plus de 17 %. De même, les plaintes pour les autres agressions sexuelles sont passées de 24 000 en 2017 à 28 900 en 2018, soit une progression annuelle de plus de 20 %. Cette augmentation du taux de dépôt de plainte s’expliquerait par la libération de la parole des victimes à la suite du scandale planétaire provoqué par l’affaire Harvey Weinstein, producteur de cinéma américain poursuivi pour des faits de harcèlements, d’agressions sexuels et de viols. Cette affaire a entraîné la révélation d’autres affaires similaires et surtout des mouvements de protestation et de défense de la dignité des femmes qui ont éclos à travers le monde, notamment avec le mouvement « #MeToo ».

Il faut savoir que ces taux sont plus importants en outre-mer. Alors que le taux d’enregistrement des violences sexuelles (viols, tentatives de viols, agressions et harcèlements sexuels) pour 1000 habitants est de 0,7 dans l’hexagone, il est 1,3 en Guyane, de 1 à La Réunion et en Polynésie française, de 0,9 à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie et de 0,8 en Guadeloupe et en Martinique.