Epictète écrivait : « Souviens-toi que tu dois te comporter comme dans un banquet. Le plat qui circule arrive-t-il à toi ? Tends la main et prends modérément. Passe-t-il loin de toi ? Ne le recherche pas. Tarde-t-il à venir ? Ne jette pas de loin sur lui ton désir, mais patiente jusqu'à ce qu'il arrive à toi. Sois ainsi pour tes enfants, ainsi pour ta femme, ainsi pour les charges publiques, ainsi pour la richesse, et tu seras un jour digne d'être le convive des Dieux. Mais si tu ne prends rien des mets qui te sont présentés, si tu les considères avec indifférence, tu seras alors non seulement le convive des Dieux, mais tu deviendras aussi leur collègue. C'est en faisant ainsi que Diogène, Héraclite et leurs semblables ont mérité d'être justement appelés ce qu'ils étaient : des êtres divins ».

Ah les charges publiques !

Nous en avions entendu parler depuis de nombreux mois. En effet, Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'industrie et de l'Emploi avait présenté le 28 avril dernier, en conseil des ministres le projet de loi de modernisation de l'économie. Le 23 juillet dernier, on apprenait que le projet de loi de modernisation de l'économie était adopté en commission mixte paritaire pour finir par être voté le 4 août 2008, la loi étant en application depuis le 6 août dernier.

Mais cela valait-il la peine d'attendre si longtemps que de faire voter une loi entre deux plongeons, l'un maritime l'autre océanique, ou deux randonnées, l'une équestre, l'autre pédestre ?

C'est ce que nous allons voir.

J'en profite également pour faire un corrélatif avec le retard pris dans la rédaction de cet édito. Cela valait-il la peine d'attendre si longtemps pour rédiger cet édito ? Afin de respecter le parallélisme des formes, je me vois contrainte de répondre positivement aux deux questions, sous peine de flagrant délit de parti pris.