Les audiences se tiennent la plupart du temps à huis clos.
Une histoire ordinaire: Mme XXX, d'origine Nigériane soutient qu’elle craint d’être exposée à des persécutions ou à une atteinte grave, en cas de retour dans son pays d’origine en raison de ses proxénètes en raison de sa soustraction à un réseau de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle, sans pouvoir bénéficier de la protection effective des autorités.
S'en suivent des explications sur l'errance, la Lybie, l'Italie, la France, les rues... Les chantages aux croyances, à l'argent, aux enfants...
Des explications aussi sur la fuite, les mauvaises et les bonnes rencontres...
Avec l’aide associative et dans le cadre d’un dispositif national de protection des victimes de
traite, elles parviennent parfois à s'extraitr des réseaux...
La doctrine commence à évoquer la jurisprudence protectrice de la Cour Nationale du Droit d'Asile qui se forge lentement au fil des dossiers qui relatent l'affreux calvaire enduré par les victimes d'une traite qui commence à dire son nom...
"Je gagne moins, mais l'argent est à moi" disent elles parfois...
Les juges entendent et motivent: "Ainsi, sans qu’il soit besoin de statuer sur les autres moyens de recours, il résulte de ce qui précède que
Mme... craint avec raison, au sens des stipulations précitées de la convention de
Genève, d'être persécutée en cas de retour dans son pays en raison de son appartenance au
groupe social des femmes nigérianes contraintes par un réseau transnational de traite des êtres
humains à des fins d’exploitation sexuelle, parvenues à s’en extraire ou ayant entamé des
démarches en ce sens. Dès lors, elle est fondée à se prévaloir de la qualité de réfugiée."
Et c'est justice!
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