Il nous a émus aux larmes. Vous vous souvenez de ce loup, solitaire et mal-aimé, errant avant de trouver réconfort auprès d'une famille ? La publicité d'Intermarché est un chef-d'œuvre de narration.
Mais la plume des chroniqueurs pour plébiciter ce conte remplissent désormasi les colonnes faits divers et cyberdélinquance.
Aujourd'hui, ce même loup ne vend plus de la tendresse. Il vend du vide. Des esprits malins, armés d'intelligences artificielles, ont recréé cette peluche iconique. Ils ont monté des boutiques éphémères. Ils ont ciblé votre nostalgie. Et ils ont attendu que vous sortiez votre carte bleue.
1️⃣ La mécanique du mirage : vrai paiement CB contre faux cadeaux de Noêl
Ce n'est pas une simple "mauvaise affaire". C'est un pillage organisé.
Le mécanisme est d'une simplicité biblique, ou plutôt diabolique. Une image générée par IA – trop belle, trop lisse, trop parfaite – circule sur les réseaux sociaux. Elle promet la peluche du fameux loup. Vous cliquez. Le site semble légitime. Le prix est attractif.
Tic. Tac. Clic... !
Vous commandez. L'argent est débité. Et ensuite ? Le silence. Rien ne sera jamais livré. Ou pire, vous recevrez une horreur synthétique qui n'a de loup que le nom, expédiée depuis un entrepôt obscur à l'autre bout du monde.
2️⃣ Que dit la Loi ? L’Escroquerie n’est pas le seul fusil dans l’armoire
Juridiquement, la défense se fait sur deux fronts, outre le droit civil.
D'abord, le Code pénal. Nous flirtons ici avec l’escroquerie (Article 313-1). Utiliser de fausses images pour déterminer une remise de fonds, c'est le cœur du délit. La sanction est lourde : 5 ans de prison. 375 000 € d'amende.
Ensuite, le Code de la consommation: la pratique commerciale trompeuse (Article L121-2).
Ici, nul besoin de prouver une machination complexe. Il suffit de démontrer que le vendeur a créé une confusion avec un autre bien ou service. Le site web reprend les codes, les couleurs, l'ambiance de la publicité originale ? Il laisse croire que vous achetez "la" peluche officielle alors que vous commandez une copie, qui plus est inexistante...
C'est un délit. La sanction est immédiate et brutale :
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2 ans à 5 ans d’emprisonnement ;
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300 000 à 375 000 € d’amende.
3️⃣ Comment Réagir ? La forêt numérique n'a pas de shérif, mais elle a des règles
Le problème, c'est l'impunité apparente. Ces sites naissent le matin et meurent le soir. Ils sont insaisissables et volatils.
Pourtant, la victime n'est pas désarmée. Si vous avez mordu à l'hameçon, la plainte pénale près le Procureur de la République et un signalement sur la plateforme PHAROS est essentielle.
Une procédure de rétrofacturation peut être votre meilleur bouclier.
Elle permet, sous conditions, de se faire rembourser par sa banque lorsque le produit n'a jamais été livré.
Le prédateur a changé de visage...
Il y a une ironie cruelle dans cette histoire. La publicité voulait réhabiliter le loup, ce prédateur incompris. Les escrocs du web ont réussi l'inverse. Ils nous rappellent que dans la forêt numérique, le danger ne vient pas de la bête sauvage.
Il vient de celui qui sait, avec une précision algorithmique, exactement ce qui fera battre votre cœur avant de vider votre compte.
Le vrai loup n'est pas sur l'étagère. Il est derrière l'écran.
Vous avez été victime de cette pratique ou vous avez un doute sur une transaction ? Ne restez pas seul face à l'écran. Le droit est une arme qui s'utilise mieux accompagné. Prenons le temps d'analyser votre situation lors d'un premier échange.
Une consultation juridique personnalisée est essentielle pour orienter votre dossier de manière stratégique, anticiper les arguments de la défense et maximiser vos chances de succès.
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Maître Jérémie OUSTRIC
Avocat à la Cour
Montpellier & sa Région
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