Il résulte de l'article L1232-6 du code du travail que lorsque l'employeur décide de licencier un salarié, il doit lui notifier sa décision par lettre recommandée avec avis de réception en y indiquant le ou les motifs la justifiant. Ce même article ajoute que la lettre ne peut être expédiée moins de deux jours ouvrables après la date prévue de l'entretien préalable au licenciement auquel le salarié a été convoqué.

Dans cette affaire, l'employeur s'était contenté d'adresser au salarié, par lettre recommandée avec accusé de réception, son dernier bulletin de salaire et son attestation chômage. Il lui indiquait par ailleurs que reçu pour solde de tout compte était tenu à sa disposition.

Or, aucune lettre expliquant les raisons et motivations du licenciement n'était jointe, de sorte que les dispositions de l'article L1232-6 du code du travail n'étaient pas respectées.

Sans surprise, dans l'arrêt rendu le 30 novembre 2010, la Cour de cassation considère que le fait par l'employeur d'adresser, à son salarié, par lettre recommandée avec accusé de réception, son dernier bulletin de salaire et son attestation Assedic, et de l'informer que son reçu pour solde de tout compte est tenu à sa disposition, s'analyse en un licenciement non motivé et, par conséquence, privé de toute cause réelle et sérieuse.

Cet arrêt confirme donc l'impérieuse nécessité de notifier une lettre de licenciement énonçant le ou les griefs.

Jean-Philippe SCHMITT

Avocat à DIJON (21)

Spécialiste en droit du travail

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Soc. 30 novembre 2010, n° 08-45279