S’il vous arrive d’être évalué par un expert psychologue dans une procédure judiciaire, il se peut qu’on vous demande ce que vous voyez dans une tache d’encre. Non, ce n’est pas une plaisanterie.
Le test de Rorschach – du nom de son inventeur suisse – est toujours utilisé en expertise, y compris devant les juridictions pénales. L’idée ? Faire parler votre inconscient à partir de dix planches symétriques et énigmatiques. Une licorne ? Un papillon ? Un monstre ? L’expert, lui, y lira autre chose.
Un outil controversé
Le problème ? Ce test repose davantage sur l’interprétation que sur la science. De nombreuses publications sérieuses ont mis en doute sa validité psychométrique : absence de reproductibilité, biais culturels, surinterprétations... En résumé : un test malléable, donc potentiellement dangereux dans un contexte judiciaire.
Or en matière pénale, une expertise psychologique peut peser lourd. Elle peut orienter un magistrat, décrédibiliser une parole ou alimenter une hypothèse de dangerosité. On comprend pourquoi certains avocats – dont moi – s’étonnent encore de voir ce test figurer dans des rapports censés éclairer le tribunal.
Contestable, donc contesté
Il ne s’agit pas de nier toute valeur au travail des psychologues, mais de rappeler que la justice exige des méthodes rigoureuses. Le Rorschach n’en est pas une. C’est un vestige d’une époque où l’on croyait pouvoir lire l’âme dans l’abstrait.
Pour une analyse plus complète et documentée, vous pouvez consulter mon article dédié ici : Test de Rorschach : le test qui fait tache
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