Entre agendas et prudence diplomatique : la visite suspendue du Président Macron au Mexique
La suspension de la visite officielle du Président Macron à Mexico, prévue pour septembre 2025, a été expliquée officiellement par la nécessité de gérer « des problèmes internes en France ». La crise politique que traverse Paris — perte de soutien parlementaire, motions de défiance et chute du Premier ministre — donne en effet du crédit à cette justification. Mais certains signaux politiques antérieurs laissent penser que le contexte est plus nuancé.
Le 7 juillet 2024, la présidente élue Claudia Sheinbaum avait publiquement félicité Jean‑Luc Mélenchon et la coalition du Nouveau Front Populaire pour leur victoire aux législatives françaises. Quelques mois plus tard, le 26 février 2025, déjà en fonction, elle recevait Jean‑Luc Mélenchon au Palais national. Deux gestes diplomatiques qui, sans être extraordinaires, soulignent une proximité affichée avec une figure politique française particulièrement critique envers le Président Macron.
À Paris, ces signaux pouvaient être perçus comme sensibles. Le Président Macron, fragilisé par ses difficultés internes, doit composer avec une opposition vigoureuse et parfois intransigeante. Dans un tel contexte, une rencontre bilatérale au sommet, en parallèle de la visibilité accordée à ses opposants, aurait pu compliquer la communication politique du Président Macron.
Pour le Mexique, s’investir pleinement dans une relation avec un chef d’État en position d’affaiblissement comporte également des risques. La décision de laisser passer l’orage avant de consolider l’agenda bilatéral peut apparaître comme un choix stratégique : préserver son capital politique et rester en position d’attente. De manière parallèle, le Président Macron a lui aussi opté pour la prudence, reportant sa visite jusqu’à ce que la situation interne en France se stabilise.
La visite du Président Macron n’est pas annulée mais reportée. Dans les relations internationales, la temporalité et les gestes comptent autant que les déclarations officielles. Cette fois, la prudence semble avoir été le choix de part et d’autre.
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