D'actualité des derniers jours, nous apprenons que Monsieur le Procureur Éric de Montgolfier est renvoyé devant le Tribunal Correctionnel pour une affaire de prétendue "détention arbitraire" ( et oui, la présomption d'innocence est toujours, du moins encore, en vigueur en Droit Pénal) dans laquelle il a été mis en examen pour «atteinte à la liberté individuelle».

Le Figaro (du 25 août 2008, Anne-Charlotte De Langhe) explique ceci :

« En juin, le parquet de Lyon avait requis le renvoi en correctionnelle du magistrat, soupçonné d'avoir contribué à maintenir en détention un voleur de bijoux mondialement connu : Jean Herrina. Celui que l'on surnomme «le Sultan» avait été placé en détention provisoire en septembre 2002, pour un vol commis dans une bijouterie à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes). Le 13 janvier 2003, le juge des libertés avait décidé de ne pas prolonger son séjour derrière les barreaux, et de le libérer sous contrôle judiciaire. Malgré cela, Herrina n'avait pas été remis en liberté immédiatement. Quelques jours plus tard, il était mis en examen pour le vol de deux bagues en diamants à Hongkong, tombant ainsi sous le coup d'une nouvelle incarcération ».

A ce moment là, quelques doutes envahissent mon esprit sur la Raison même de mon Métier : LA JUSTICE.

Souvenez-vous.

Le Magazine ChallengeS (du 29 juillet 2008, Laure Bretton, Thierry Lévêque, édité par Gérard Bon) écrivait :

« Le Procureur de l'affaire d'Outreau, Gérald Lesigne, va quitter ses fonctions au tribunal de Boulogne-sur-Mer et à la cour d'appel de Douai dans les prochains mois. Cette mesure est présentée comme une sanction par le ministère de la Justice mais constitue plutôt selon la magistrature un arrangement à l'amiable. Le 18 juillet, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait recommandé à la ministre de la Justice de ne pas sanctionner ce magistrat, qui représentait l'accusation dans l'instruction du juge Fabrice Burgaud sur un présumé réseau pédophile dans le nord de la France. Dans son avis, le CSM estimait que Gérald Lesigne n'avait commis aucune faute professionnelle, hormis celle d'un défaut d'information à sa hiérarchie - un manquement effacé par l'effet d'une loi d'amnistie votée en 2002. Techniquement, Rachida Dati n'a pas contredit le CSM, puisqu'elle aurait dû, dans ce cas contraire, ressaisir cet organisme, ce qu'elle n'a pas fait ».

Mais que se passe-t-il ?

On diabolise un Magistrat qui a incarcéré un délinquant coupable des faits qui lui étaient reprochés, et un Magistrat impliqué dans une affaire dans laquelle des innocents ont vu leurs droits les plus élémentaires bafoués, n'est pas inquiété !

Alors certes je n'ai pas accès aux dossiers de chacune de ces affaires, mais je m'interroge quand même. J'ai du loupé un épisode, et que l'on vienne pas me dire que l'épisode est la loi d'amnistie, je resterai sourde à ce genre d'explications douteuses !