Le barreau de Paris dénonce la proposition présentée à la Chancellerie consistant à déjudiciariser les procédures de divorce par consentement mutuel.

Car une société qui résout les états de crise sans juge, est une société où tous les coups de force sont permis.

Or, la famille est un des piliers du droit, parce que c'est un des fondements de la société dans ses aspects les plus naturels mais aussi les plus complexes et les plus passionnés.

C'est pourquoi seul l'imperium du juge, avec la participation des avocats, doit permettre de dénouer le lien solennel que l'officier d'État civil a établi en Mairie.

A défaut, ce serait une démission de l'État dans la protection de ce qui demeure le plus important des liens de droit. Et parce que la loi en a récemment élargi certaines règles, ce qui a été une réforme majeure, il serait paradoxal aujourd'hui d'en disqualifier et d'en minorer le contrôle.

Le barreau de Paris, qui gère la majorité des affaires familiales en France, souhaite ainsi attirer l'attention de la Chancellerie, des élus et de l'opinion, sur le risque juridique et sociétal d'une telle réforme qui devra demeurer au rang des projets sans lendemain.

C'est dans cette perspective que le barreau de Paris s'exprimera au colloque organisé notamment sur ce thème à l'Unesco les 10 et 11 janvier par la Chancellerie sous l'intitulé « La justice du 21ème siècle ».

Pierre-Olivier Sur Laurent Martinet

Bâtonnier de l'Ordre Vice-bâtonnier de l'Ordre