Entretien du logement et réparations locatives : un enjeu crucial dans la relation entre bailleur et locataire
Le droit locatif encadre de manière stricte les relations entre locataires et propriétaires, notamment en ce qui concerne les réparations à effectuer dans le logement. Le partage des responsabilités en matière de travaux et de maintenance est souvent une source de conflit. Il est donc essentiel pour le locataire de connaître ses droits et obligations en matière de réparations locatives.
1. Le cadre juridique des réparations locatives
La loi définit les réparations locatives comme étant celles qui incombent au locataire durant toute la durée de la location. L’article 7 de la loi du 6 juillet 1989 et le décret n°87-712 du 26 août 1987 encadrent ces obligations. Ce dernier établit une liste exhaustive des réparations à la charge du locataire. Ainsi, elles concernent principalement les menus travaux d’entretien qui permettent de maintenir le logement en bon état d’usage. Cependant, il faut tenir compte de l’état du logement au moment de l’état des lieux d’entrée.
Les obligations du locataire en matière de réparations locatives
Les principales réparations locatives à la charge du locataire sont liées à l’usage normal du logement. Voici quelques exemples types :
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Entretien des installations : Le locataire doit assurer l’entretien des équipements domestiques tels que les radiateurs, les systèmes de chauffage, les robinets. De plus, il doit entretenir les équipements ménagers s’ils sont fournis par le bailleur (réfrigérateur, four, etc.).
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Soin des surfaces : Le locataire est responsable des petites réparations sur les murs, plafonds, sols, et menuiseries. Cela inclut le rebouchage des trous dans les murs, l’entretien des joints d’étanchéité et le remplacement des ampoules ou fusibles.
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Jardinage et espaces extérieurs : Si le locataire jouit d’un jardin ou d’un espace extérieur privatif, le locataire est tenu d’en assurer l’entretien (tonte de la pelouse, taille des haies, désherbage).
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Plomberie et électricité : Le locataire doit maintenir les équipements en bon état de fonctionnement. Ainsi, il doit dégager les canalisations en cas d’obstruction mineure ou réparer une fuite d’eau sous l’évier (si la cause est une usure normale).
2. La responsabilité du locataire s'il n'a pas effectué les réparations locatives qui lui incombaient
Le locataire est tenu responsable des dégradations causées par sa négligence ou son usage anormal du logement. En cas de dommages importants, le propriétaire peut retenir une partie ou la totalité du dépôt de garantie pour couvrir les frais de réparation. Il est donc dans l’intérêt du locataire d’entretenir régulièrement le logement. Aussi, il doit informer rapidement le propriétaire en cas de problème majeur.
Lors de l’état des lieux de sortie, les parties dressent contradictoirement un inventaire pour évaluer l’état du logement. Ensuite, l’état du logement est comparé à celui relevé lors de l’entrée dans les lieux. Ainsi, si des réparations locatives n’ont pas été effectuées par le locataire, des frais peuvent être imputés sur le dépôt de garantie. Cependant, les dégradations dues à la vétusté ne peuvent être retenues contre le locataire.
Les réparations à la charge du propriétaire
Il est important de souligner que les travaux plus lourds ou les réparations résultant de la vétusté ou d’un vice de construction sont à la charge du propriétaire. Par exemple :
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Travaux d’entretien structurel : Le propriétaire est responsable des grosses réparations concernant la toiture, la façade, ou encore les installations électriques ou de plomberie vétustes.
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Vétusté et usure normale : Si un équipement est défectueux en raison de son âge (chaudière, ballon d’eau chaude, fenêtres), le propriétaire doit en assurer la réparation ou le remplacement. Ainsi, le locataire n’a pas à supporter ces coûts liés à la durée de vie normale des installations.
Si le logement nécessite des réparations importantes relevant de la responsabilité du propriétaire, le locataire peut demander leur exécution. Cependant, si le propriétaire refuse ou tarde à effectuer ces réparations, plusieurs recours sont possibles :
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Mise en demeure : Le locataire peut adresser une lettre recommandée avec accusé de réception pour demander la réalisation des travaux dans un délai raisonnable.
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Saisine d’une juridiction : Si le propriétaire ne réagit pas, le locataire peut saisir le Juge des contentieux de la protection afin d’obtenir une décision contraignant le bailleur à réaliser les travaux nécessaires.
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Diminution de loyer : En cas de trouble de jouissance, le locataire peut demander une réduction de loyer proportionnelle au désagrément subi.
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