Une discussion houleuse peut très vite déraper.

En conflit avec un collègue de travail, il peut vous arriver de perdre tout contrôle. Vient ensuite l'insulte que vous n'avez pas pu retenir…

L’erreur est humaine.

Mais est-elle pardonnable ? Pouvez-vous perdre votre emploi pour un mot qui a dépassé votre pensée ?

Tout est question de mesure et de contexte.

D’une manière générale, en tant que salarié, vous avez une obligation de respecter vos collègues de travail.

Cette obligation, qui relève du savoir-vivre le plus basique, ne doit pas être prise à la légère. 

Prononcer un mot maladroit sur un coup de sang peut s’avérer blessant et humiliant pour votre interlocuteur. Des injures répétées peuvent même caractériser un harcèlement moral.

L’employeur étant tenu de préserver la sécurité de ses salariés, y compris sur le plan de la santé mentale, une injure peut appeler une réaction disciplinaire de sa part.

Il existe des comportements ne font pas l’objet de clémence.

L’insulte raciste est un comportement fautif qui n'est pas excusable (Cass. soc., 2 juin 2004, n° 02-44.904).

Le caractère répété de mots grossiers justifie également la faute grave (Cass. soc., 25 oct. 2007, n° 06-41.064).

La faute grave est encore caractérisée lorsque l’injure est accompagnée de menaces ( Cass. soc., 10 nov. 2016, n° 15-19.736).

Cependant, certaines situations peuvent atténuer le caractère fautif d’une insulte envers un collègue.

Une ancienneté conséquente ainsi qu’un comportement irréprochable par le passé sont des éléments favorables.

En cas de litige, une insulte gratuite n’est pas mise sur le même plan qu’une insulte qui répondait à une provocation.

Egalement, l'ambiance au sein de l’entreprise est un facteur pouvant atténuer la gravité d’une injure. Des relations de travail habituellement familières peuvent excuser des expressions fleuries.