Le surcoût du futur réacteur EPR, en construction à Flamanville (Manche), est salé. Au total, le coût de ce réacteur nucléaire de troisième génération, jusque-là estimé à 6,6 milliards, devrait donc s'élever à 8,5 milliards d'euros.

Au début du projet, en 2005, l'investissement ne devait être que de 3,3 milliards d'euros. La production des premiers kilowattheures est toujours prévue en 2016.

Pourquoi ce surcoût ?

EDF justifie cette hausse par plusieurs facteurs. La nécessité de réaliser des études destinées à vérifier la robustesse de certaines pièces ou locaux qui n'avaient jusqu'ici jamais été effectuées. Ces études sont d'autant plus nécessaires que les exigences réglementaires ont été renforcées et qu'EDF dit avoir pris en compte les enseignements tirés de la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon : risques sismiques et enjeux liés aux inondations.

L'entreprise énergétique indique également des aléas industriels, et notamment le remplacement de 45 consoles : des supports métalliques entourant le réacteur dont le remplacement a été imposé par des défauts de soudure. Enfin, EDF doit prendre en compte l'évolution du design de la chaudière et l'impact financier lié à l'allongement des délais de construction.

Quelles seront les conséquences sur le prix de l'électricité ?

Selon le site lesechos.fr, l'électricité qui sortira de Flamanville coûtera plus cher à produire : environ 30 % que celle des centrales actuelles. À EDF, on se veut rassurant sur l'impact qui sera répercuté sur le consommateur : « L'électricité produite à Flamanville s'intégrera à celle produite par les 18 autres réacteurs. Le prix n'est pas fixé centrale par centrale. Nous continuerons à avoir en France un prix du kilowattheure compétitif. »

La centrale nucléaire de Flamanville, c'est combien ?

Huit milliards et demi d'euros, cela représente quoi ? Difficile de se l'imaginer. À titre de comparaison, cette somme permettrait de construire un peu plus de mille kilomètres d'autoroute, plus de 50 musées du Louvre équivalents à celui qui est inauguré ce mardi à Lens.

Ce coût est quatre fois supérieur au coût du futur parc éolien, en baie de Saint-Brieuc (une centaine d'éoliennes pour une capacité de production de 500 mégawatts, contre 1 650 MW pour l'EPR de Flamanville). Enfin, l'investissement nécessaire au futur réacteur se rapproche du trou de la Sécurité sociale, estimé à un peu plus de 11 milliards en 2013.