La ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie et le ministre du redressement productif ont adressé le 17 juillet une lettre de mission au Conseil général de l'économie, de l'industrie et des technologies (CGIET) et au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), demandant de réaliser un état des lieux de la filière photovoltaïque, accompagné de recommandations opérationnelles de court terme et de propositions de réformes structurelles de moyen et long terme. Ce rapport, remis aux ministres le 13 septembre, doit permettre d'alimenter le débat national sur la transition énergétique. Ce rapport ne préjuge pas de décisions que sera amené à prendre le gouvernement ultérieurement.

Avec les panneaux actuels, constitués pour la quasi-totalité de silicium cristallin, la puissance de

crête19 est d'environ une centaine de watts par mètre carré de panneau. La production en France

métropolitaine sera voisine de 100 kWh/an/m² de panneau (1 000 heures équivalent puissance de

crête). Une toiture comportant 30 m² de panneaux aura une puissance de crête d'environ 3 kW pour

une production annuelle de 3 000 kWh d'électricité par an. Par comparaison, la consommation

d'électricité moyenne d'un Français a été d'environ 6 850 kWh en 2011.

Une ferme photovoltaïque d'une puissance crête de 1 MW utilisera 10 000 m² de panneaux et

occupera une superficie d'environ 2 hectares. Sa production annuelle sera de 1 000 MWh en France

métropolitaine. Pour assurer à partir de fermes photovoltaïques la totalité de la production

électrique française de 2011 (562,4 TWh), et en supposant réglée sans déperdition électrique la

gestion de l'intermittence, il faudrait couvrir de panneaux environ 11 240 km², soit 2 % du territoire

(superficie de deux départements environ). Par comparaison, les surfaces artificialisées (bâtiments,

routes, infrastructures diverses) représentent environ 9 % du territoire métropolitain.

Ces ordres de grandeur n'ont d'autre ambition que de montrer que si les énergies éoliennes et

photovoltaïques constituent une solution d'avenir pour notre transition énergétique, il reste illusoire

d'espérer à moyen terme, indépendamment même des questions d'intermittence et de coûts de

production qui seront abordés plus loin, qu'elles puissent répondre au problème à elles-seules.