L’un des conseils les plus communs que les banquiers donnent à leurs clients pour placer de l’argent est d’ouvrir un compte au nom de l’enfant. Les conséquences de ce choix sont parfois désastreuses, il convient donc d’être parfaitement informé avant de suivre ce conseil qui est trop souvent l’illustration même du proverbe « les conseilleurs ne sont pas les payeurs. »
Lors de la séparation des couples, nombreux sont les parents qui font état des comptes bancaires qu’ils ont ouverts au nom de leurs enfants, le plus souvent sur le conseil du banquier.
Mais ils semblent ignorer un élément fondamental : lorsque vous mettez de l’argent sur le compte bancaire d’une autre personne, c’est son argent, plus le vôtre…
Le fait que votre enfant soit mineur ne change rien à cette règle. Un mineur peut parfaitement avoir un patrimoine, les parents en sont les gestionnaires ensemble et ils doivent en justifier à leur enfant au jour de sa majorité.
Lorsque les parents s’entendent bien ensemble et avec leur enfant, tout va bien, mais dès qu’il y a conflit familial, ce compte bancaire ouvert au nom de l’enfant peut devenir un cauchemar.
Quelques exemples parlants
Mr et Mme George ouvrent un compte bancaire au nom de leur fil mineur, sur lequel ils font des versements réguliers. Au bout de quelques années, ils souhaitent utiliser cet argent pour changer de voiture. Entretemps le jeune homme est devenu majeur, il refuse de rendre l’argent qu’il considère comme le sien. Il en a le droit et peut faire ce que bon lui semble avec sans avoir à rendre de comptes à ses parents…
Mme Dupond a reçu un héritage, sur les conseils de son banquier, elle en place une partie sur un compte ouvert au nom de sa fille. Quelques années plus tard elle divorce, elle souhaite récupérer l’argent. Impossible, il appartient à sa fille encore mineur et le père s’oppose absolument à ce qu’elle le récupère. Il est co-tuteur de l’enfant donc de ses biens, il est dans son droit.
Mr Albert a au cours de la minorité de ses enfants mis de l’argent sur des comptes bancaires à leurs noms. Au bout de quelques années, il a récupéré les fonds et les a dépensé. A sa majorité, l’un des enfants lui demande des comptes et exige de savoir ce que sont devenus les fonds, à quoi ils ont servi et tente d’obtenir qu’ils lui soient restitués. Mr Albert va devoir justifier qu’ils ont bien été utilisés dans l’intérêt de l’enfant, à défaut il devra restituer l’argent… .
Lorsque l’on sait à quel point les séparations peuvent être contentieuses et comment les enfants, même majeurs sont parfois instrumentalisés par leurs parents, on prend conscience qu’il ne s’agit pas là de cas d’école mais bien de situation somme toute assez courantes.
Pas de contribution, soyez le premier