L’acceptation du bénéfice du contrat de sécurisation professionnelle (CSP) n’empêche pas le salarié de contester le motif économique à l’origine de son licenciement (Cass. soc. 26 juin 2012 n°11-14947) ou la mise en œuvre de l’obligation de reclassement (Cass. soc. 19 janv. 2011 n°09-43522).

Mais quelles sont les sommes auxquelles le salarié peut prétendre lorsque son licenciement est jugé abusif ? Qu’en est-il en particulier de l’indemnité de préavis ?

 

Dans le cadre du contrat de sécurisation professionnelle (CSP), le salarié ne perçoit pas d’indemnité compensatrice de préavis, celle-ci étant directement versée au Pôle Emploi à titre de contribution au financement de l’allocation de sécurisation professionnelle.

Pour autant, lorsque le licenciement économique est considéré comme abusif, le CSP est également jugé sans cause et le salarié peut, en toute logique, prétendre au versement des sommes correspondant à son préavis, incluant l’indemnité de congés payés y afférente.

Mais faut-il en déduire les sommes versées par l’employeur au Pôle Emploi ?

A propos de l’ancienne convention de reclassement personnalisée (CRP), la Cour de cassation avait déjà jugé que seules les sommes déjà versées au salarié lui-même au titre de l’indemnité de préavis pouvaient être déduites de cette créance (Cass. soc. 5 mai 2010 n°08-43652).

Dans l’arrêt du 10 mai 2016 (n°14-27953), la Cour de cassation confirme cette règle à propos du contrat de sécurisation professionnelle (CSP) :

La Cour d’appel avait débouté la salariée de sa demande en paiement d’une indemnité de préavis au motif que l’employeur avait réglé les trois mois de préavis au titre de sa participation au financement du CSP.

Non, répond la Cour de cassation, qui confirme par cet arrêt que seules les sommes versées par l’employeur au salarié peuvent être déduites de la créance au titre de l’indemnité de préavis.

 

Cass. soc. 10 mai 2016 n°14-27953