Les impayés de loyers en bail commercial constituent une source fréquente de conflits. Ils peuvent fragiliser l’exploitation du locataire comme la rentabilité du bailleur. Face à un impayé, il est essentiel d’adopter une démarche rigoureuse et conforme aux règles du statut des baux commerciaux.
Cet article propose une synthèse claire des solutions juridiques existantes et du rôle de l’avocat dans la gestion de ce type de difficultés.
1. Les impayés en bail commercial : un signal d’alerte à traiter rapidement
Un impayé peut avoir plusieurs origines :
- difficultés financières du locataire,
- contestation des loyers ou charges,
- litiges sur l’indexation,
- désordres affectant la jouissance des locaux.
Identifier la cause permet d’ajuster la stratégie : dialogue, mise en demeure ou procédure judiciaire.
2. La mise en demeure : première étape en cas de loyer impayé
Avant toute procédure, le bailleur doit adresser une mise en demeure de payer.
Elle rappelle :
- le montant dû,
- les échéances concernées,
- le délai pour régulariser,
- les conséquences d’un défaut de paiement.
Cette étape simple renforce la preuve des démarches engagées et ouvre la voie à un éventuel commandement de payer.
3. Le commandement de payer visant la clause résolutoire
Le bail commercial comprend souvent une clause résolutoire, prévoyant la résiliation automatique du bail en cas de non-paiement du loyer.
Pour être valable, le bailleur doit faire délivrer par commissaire de justice un commandement de payer visant cette clause, conformément à l’article L. 145-41 du Code de commerce.
Le locataire dispose alors d’un délai d’un mois pour régler les sommes dues.
À défaut, le bailleur peut saisir le juge pour voir constater l’acquisition de la clause résolutoire.
4. Le rôle du juge : résiliation, suspension ou délais de paiement
Saisi en référé, le juge peut :
- constater la résiliation du bail commercial si l’impayé persiste,
- condamner le locataire au paiement des loyers impayés et à une indemnité d’occupation,
- accorder des délais de paiement,
- suspendre la clause résolutoire si le locataire régularise ou présente des garanties sérieuses.
L’analyse judiciaire repose sur la bonne foi des parties et les circonstances économiques.
5. Les suites de la résiliation : indemnité d’occupation et expulsion
Lorsque la résiliation est acquise, le bailleur peut engager la procédure :
- d’expulsion,
- de recouvrement de la dette,
- de perception de l’indemnité d’occupation jusqu’à libération des lieux.
Ces mesures nécessitent l’intervention d’un huissier et le respect d’un formalisme strict.
6. La recherche d’une solution amiable : souvent utile et efficace
Avant ou pendant la procédure, les parties peuvent trouver un accord, par exemple :
- échelonnement des paiements,
- réduction ou report temporaire,
- révision conventionnelle,
- conciliation.
Ces solutions permettent parfois de préserver le bail et d’éviter une rupture dommageable pour chacun.
7. Le rôle de l’avocat dans la gestion des impayés commerciaux
L’avocat accompagne les bailleurs comme les locataires à toutes les étapes :
- analyse du bail et de la dette,
- régularité des mises en demeure et commandements,
- stratégie procédurale,
- saisine du juge des référés,
- négociation et sécurisation d’accords amiables.
Son intervention permet de prévenir les risques d’erreur et de défendre les intérêts de son client dans un cadre rigoureux.
Conclusion
Les impayés de loyers en bail commercial exigent une réaction rapide et maîtrisée.
Grâce à un accompagnement juridique adapté, il est possible soit de sécuriser la résiliation du bail, soit d’obtenir des aménagements pour préserver l’activité.

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