Le décès de Johnny Hallyday a ouvert bien des discussions dans les chaumières sur le droit des successions.

Ainsi l’idole des jeunes devenu moins jeunes aurait déshérité ses enfants ainés grâce à un testament californien qui pourrait entrainer les juges français a appliquer la loi américaine et à priver David et Laura des droits que la loi française leur donne.

En France, tout le monde sait que l’on ne peut pas déshériter ses propres enfants. C’est ce que l’on appelle la réserve héréditaire dont le montant varie en fonction du nombre d’enfants du défunt, et dont ils ne peuvent pas être privés.

La quotité disponible et la réserve héréditaire sont des institutions qui ne sont guère contestées car elles assurent une égalité minimale entre les enfants et permettent de conserver les biens dans la famille.

Mais, au-delà des biens laissés en héritage, il y a dans toute succession un lien immatériel, psychologique et familial qui unit les générations les unes aux autres et qui traduit la reconnaissance des un par les autres : « laisser ses biens à ses enfants, c’est leur laisser en dépôt un peu de soi-même »

C’est l’attachement au devoir de transmission qui a causé cet émoi médiatique bien légitime.

Beaucoup s’émeuvent de la douleur de David et Laura, les enfants ainées du chanteur qui au-delà de la déception matérielle, subissent de plein fouet une blessure morale. Ainsi, les enfants du second lit bénéficieraient de toute la fortune du chanteur Johnny et les aînés seraient exclus.

Ainsi, la tendance serait à favoriser les enfants plus jeunes au mépris des plus âgés.

Mais en outre, l’inégalité se creuse également en fonction du niveau social. En effet, seuls les enfants des beaux quartiers risquent de se voir déshériter puisque seules les personnes argentées peuvent s’expatrier pour établir à l’étranger un testament permettant de les déshériter … naître avec une cuillère en argent dans la bouche ne signifiera plus qu’on pourra la garder.

Voici donc les lecteurs de Voici et ceux de la Revue de droit international privés réunis, non plus le temps d’un concert, mais mieux !... pour de nombreuses années que nous réserve la succession de notre Johnny national.

Affaire à suivre…

 

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