La notion du bien être animal et plus particulièrement du « bien être équin » est aujourd’hui un sujet indissociable du développement la pratique équestre, au cœur des préoccupations des  acteurs de la filière équine ainsi que les passionnés de chevaux.

Le bien être équin peut se résumer comme la  recherche de la bonne santé physique et mentale de l’animal.

Combien de propriétaires de chevaux ne souhaitent plus voir leurs chers équidés enfermés des journées entières dans un box pour préférer les voir galoper dans un pré ou un paddock ?

Combien de cavaliers ne se sont pas émus de l’existence de pratiques telles que le rollkull ou encore la pose systématique d’enrênements sévères souvent  mal  ajustés?

Il est a rappelé que le législateur, par la loi du 16 février 2015 n° 2015-177 (loi relative à la modernisation et à la simplification droit et des procédures dans le domaine de la justice et des affaires intérieures) a consacré un véritable statut de l’animal en droit Français.

L’article 515-14 du Code Civil dispose ainsi que « les animaux sont des être vivants doués de sensibilités ».

Comment s’articule cette notion avec la pratique des sports équestres ?

Les Dispositions Générales du Règlement des compétitions de Fédération Française d’Equitation s’appliquant  à l’ensemble des compétitions équestres, quelque soit le niveau (club, poney, amateur ou encore professionnel), quelques soient les disciplines, a été modifié le 19 février 2019, dans une perspective d’une recherche plus accrue du bien être équin.

L’article 1.5 dudit Règlement ne cantonne ainsi plus le bien être équin à la lutte contre les « violences » , mais l’étend aux « atteintes »  faites aux chevaux et poneys.

Ce changement de vocable est  lourd de sens .

Ainsi, est rajouté à l’article 1.5 des Dispositions Générales du Règlement des compétitions de la Fédération Française d’Equitation, une atteinte constituée par le fait de couper voire raser les poils raides autour de la bouche et des naseaux et des yeux.

Dans un but esthétique, il ne sera plus possible lors du toilettage de couper les « vibrisses », poils sensoriels que l’on peut communément comparer  aux moustaches des chats .

L’article précité est désormais rédigé comme suit :

« Article 1.5 LUTTE CONTRE LES ATTEINTES AU BIEN ETRE DES PONEYS/ CHEVAUX

Toute brutalité, cruauté et mauvais traitement à l’égard des poneys / chevaux sont proscrits et éliminatoire sur décision du Président du Jury.

Le mauvais traitement peut se définir comme le fait l’infliger, intentionnellement ou non, une souffrance ou un inconfort inutile à un poney/cheval tel que notamment :

  • Cravacher ou frapper un poney/cheval de façon excessive,
  • Faire subir au poney/cheval un quelconque choc électrique,
  • Utiliser des éperons de façon excessive ou persistante,
  • Donner un coup à la bouche du poney/cheval  avec le mors ou autre chose,
  • Concourir avec un poney/cheval épuisé, boiteux, blessé ou malade,
  • Anormalement sensibiliser ou désensibiliser une partie du corps du poney/cheval,
  • Laisser le poney/cheval sans nourriture, eau, ou travail suffisant,
  • Utiliser un dispositif ou un équipement qui cause une douleur excessive au poney/cheval quand il touche la barre d’un obstacle,
  • Priver les poney/chevaux de leurs vibrisses, les poils tactiles situés autour des yeux, du nez et de la bouche.

… »

 

A noter également que le commissaire de paddock qui doit veiller  à la conformité règlementaire  des harnachements et embouchures doit, également depuis la modification règlementaire du 19 février 2019, vérifier si ces derniers sont convenablement  ajustés pour ne pas entrainer de blessures à l’animal.

(Article 5.3 F  des Dispositions Générales du Règlement des compétitions de la Fédération Française d’Equitation).

 

La recherche du bien être équin n’est pas aisée, mais à l’évidence les modifications des Dispositions Générales du Règlement des Compétitions de la Fédérations Française d’Equitation participent à l’enrichissement de la notion du bien être équin , et ce dans une perspective de pérennisation du développement du sport équestre.

Crédit photo Marie Caroline Photographe