INTERVIEW BFM TV

09/01/2019 à 07h46

Marion Dubreuil avec Paulina Benavente

 

Leetchi, plateforme en ligne de collecte de dons, a annoncé avoir clos la cagnotte de soutien à l'ex-boxeur Christophe Dettinger, moins de 48 heures après sa mise en ligne et souhaite en contrôler l'utilisation.

La cagnotte polémique en soutien à Christophe Dettinger a été clôturée ce mardi après avoir atteint plus de 117.000 euros de dons. L'ex-boxeur, toujours en garde à vue à Paris, est soupçonné d'avoir frappé deux gendarmes lors de l'acte 8 des Gilets jaunes samedi dernier.

Les syndicats de police indignés avaient demandé le retrait et la fermeture de la cagnotte. Mais Leetchi assure ne pas être dans l'illégalité. A raison d'après plusieurs avocats spécialistes du droit sur internet. Car Christophe Dettinger n'a pas été condamné. Il est donc prématuré d'envisager qu'il rembourse avec cette somme l'éventuelle amende qui pourrait lui être infligée par la justice.

En effet, pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique", il encourt jusqu'à 75.000 euros d'amende. C'est avant tout un problème moral et c'est finalement la réponse de la plateforme qui pourrait être à l'origine d'un vice contractuel.

Procédure complexe

Car pour faire taire la polémique, Leetchi a décidé de clôturer la cagnotte et bloquer les fonds. Puis de limiter le versement des dons aux seuls frais de justice de Christophe Dettinger sur présentation des honoraires de l'avocat. Avec à la clé un remboursement des donateurs. Mais lesquels et sur quelle base? Une procédure complexe d'autant plus qu'à l'origine la cagnotte a été ouverte pour soutenir la famille du boxeur.

Ce que confirme l'avocate Sophie Challan-Belval:

"Je ne vois pas en quoi une cagnotte en soutien de la famille serait illégale. Après sur la position de la société qui indique qu'elle a bloqué la cagnotte et qu'elle ne donnera que sur présentation sur la facture d'avocat, je ne vois pas comment cette société peut contractuellement et légalement avoir ce droit. Soit elle estime qu'il y a eu un non-respect de ses conditions générales, que l'objet du contrat est illégal et que dans ce cas-là, elle doit résilier et rendre tout l'argent. Soit elle estime que le contrat est respecté et légal et elle n'a pas de droit de regard sur comment les fonds sont utilisés".

Marion Dubreuil avec Paulina Benavente