BURN OUT OU EPUISEMENT PROFESSIONNEL : QU’EST-CE QUE C’EST ?

 

Selon les études de plus en plus nombreuses, le Burn out devient un véritable fléau qui a de lourdes conséquences sur la productivité au travail et sur la santé des salariés.

 

Cette notion est toutefois floue pour beaucoup de victimes.

 

Qu’est-ce que Burn out ?

 

L’évolution des conditions et des organisations de travail est associée à une prévalence croissante des facteurs de risque psychosociaux susceptibles de porter atteinte à la santé à la fois physique et mentale. Le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas considéré comme une maladie dans les classifications de référence.

 

Il se rapproche d’autres situations telles que par exemple la souffrance au travail ou les effets du stress lié au travail.

 

Après les affections de l’appareil locomoteur, la souffrance psychique causée ou aggravée par le travail est le 2e groupe d’affections d’origine professionnelle décrit dans la population salariée active française.

 

 

Définition du Burn out :

 

Le syndrome d’épuisement professionnel, équivalent en français du terme anglais Burn out, se traduit par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».

 

Il s’agit d’un processus de dégradation du rapport subjectif au travail à travers trois dimensions : l’épuisement émotionnel, le cynisme vis-à-vis du travail ou dépersonnalisation (déshumanisation, indifférence), la diminution de l’accomplissement personnel au travail ou réduction de l’efficacité professionnelle.

 

Quelles sont les manifestations du Burn out ?

 

Le Burn out est un ensemble syndromique qui nécessite une démarche diagnostique.

 

Celle-ci vise à caractériser la sévérité du trouble, son type diagnostique et ses liens avec les conditions de travail.

 

Le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas une maladie caractérisée.

 

Ce syndrome peut se traduire par des manifestations plus ou moins importantes, d’installation progressive et souvent insidieuse, en rupture avec l’état antérieur, dont notamment :

 

Émotionnelles : anxiété, tensions musculaires diffuses, tristesse de l’humeur ou manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité, absence d’émotion ;

 

Cognitives : troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration, des fonctions exécutives ;

 

Comportementales: repli sur soi, isolement social, comportement agressif, parfois violent, diminution de l’empathie, ressentiment et hostilité à l’égard des collaborateurs ; comportements addictifs ; 

 

Motivationnelles: désengagement progressif, baisse de motivation et du moral, effritement des valeurs associées au travail ; doutes sur ses propres compétences (remise en cause professionnelle, dévalorisation) ;

 

Physiques : asthénie, troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques (type lombalgies, cervicalgies, etc.), crampes, céphalées, vertiges, anorexie, troubles gastro-intestinaux.

 

 

Les Facteurs de risques :

 

La recherche des facteurs de risque commence par l’analyse des conditions de travail.

 

Cette analyse repose sur une démarche structurée, coordonnée par le médecin du travail avec l’appui de l’équipe pluridisciplinaire (ergonome, psychologue du travail, etc.).

 

Elle peut s’appuyer sur les six catégories de facteurs de risque psychosociaux suivantes :

 

intensité et organisation du travail (surcharge de travail, imprécision des missions, objectifs irréalistes, etc.) ;

 

exigences émotionnelles importantes avec confrontation à la souffrance, à la mort, dissonance émotionnelle ;

 

autonomie et marge de manœuvre ;

 

relations dans le travail (conflits interpersonnels, manque de soutien du collectif de travail, management délétère, etc.) ;

 

conflits de valeurs ;

 

insécurité de l’emploi.

 

L’analyse doit également porter sur les antécédents personnels et familiaux, les événements de vie, la qualité du support social et le rapport au travail. Le risque de développer un syndrome d’épuisement professionnel peut être associé à des antécédents dépressifs et à certains traits de personnalité.

 

Ces facteurs individuels ne peuvent servir qu’à préconiser une prévention renforcée, et ne sauraient bien sûr en aucun cas constituer un élément de sélection des travailleurs, ni exonérer la responsabilité des facteurs de risque présents dans l’environnement de travail.

 

 

 

Comment le repérer ?

 

Ce repérage peut être réalisé par le médecin traitant, le médecin du travail et l’équipe de santé au travail.

 

Dans l’intérêt du patient et avec son accord, il est indispensable qu’un échange ait lieu entre le médecin du travail et le médecin traitant.

 

Le repérage individuel s’appuie sur un faisceau d’arguments incluant une analyse systémique : des manifestations cliniques, des conditions de travail et, en complément, d’éventuels facteurs de susceptibilité individuelle. Le déni du travailleur peut entraîner un retard de prise en charge.

 

Il est rappelé que tout salarié peut solliciter une visite auprès du médecin du travail à tout moment, y compris pendant l’arrêt de travail, et sans en informer son employeur si la visite a lieu en dehors des heures de travail.

 

Un repérage collectif peut aussi être réalisé par l’équipe de santé au travail coordonnée par le médecin du travail sur un ensemble de signaux liés au fonctionnement de la structure (absentéisme ou présentéisme, turn-over fréquent, mouvements du personnel, qualité de l’activité et des relations sociales) ou à la santé et à la sécurité des travailleurs (accidents du travail, maladies professionnelles, visites médicales spontanées, inaptitudes).

 

Les représentants du personnel ont un rôle important à jouer dans le repérage des facteurs de risques.

 

L’analyse du poste et des conditions de travail est indispensable.

 

Prise en charge du Burn Out :

 

Bien que le syndrome d’épuisement professionnel ne figure pas au tableau des maladies professionnelles, il est possible de faire une démarche de reconnaissance auprès de la CPAM puis, en cas de reconnaissance, une action en faute inexcusable à l’encontre de l’employeur qui n’a pas su préserver le salarié de ce risque afin d’indemniser l’ensemble des préjudices en résultant.

 

Il est nécessaire de préparer un dossier complet afin de faciliter une telle reconnaissance.

 

Nous sommes là pour vous y aider.