La société TELENET, organisme distinct et indépendant des chaînes de télévision, exerce une activité consistant à offrir, en supplément d’un forfait payant pour accéder à internet, une « option télévision IP » au prix de 2.640 francs pacifique par mois. En tant que fournisseur d’accès à un bouquet de chaînes de télévision, cette société procède à la mise en ligne sur son site internet des contenus diffusés par les chaînes de télévision incluses dans l’option déjà citée, de manière à les rendre simultanément accessibles par ce canal au moyen d’un boîtier. Ces opérations permettent ainsi d’établir la liaison entre la communication introduite par les chaînes et les abonnés de cette société. Or, une telle activité ne se réduit pas à la simple fourniture d’installations techniques au sens du Considérant 27 de la directive CE 2001/29 du 22 mai 2001, mais constitue une intervention sans laquelle les abonnés de la société TELENET ne pourraient pas bénéficier des œuvres diffusées sur internet. A cet égard, ces abonnés, ciblés par la société TELENET, constituent donc un public distinct, en Nouvelle-Calédonie, de celui visé par les chaînes de télévision concernées sur le même territoire. En outre, il s’agit d’une prestation de service autonome accomplie en vue d’en retirer un bénéfice, le prix de l’« option télévision IP » étant versé, non pas aux chaînes de télévision, mais à la société TELENET en règlement, non pas d’une prestation technique, mais de l’accès offert à ces chaînes sur internet. Enfin, la société TELENET n’offre pas l’accès à une seule chaîne de télévision mais regroupe plusieurs communications émanant de plusieurs chaînes de télévision différentes dans un nouveau produit audiovisuel, la composition du bouquet de chaînes étant décidée par cette seule société.
Elargissant le cercle de personnes ayant accès aux programmes télévisés et rendant ainsi possible l’accès d’un public nouveau aux œuvres protégées, la société TELENET était donc tenue d’obtenir l’autorisation des titulaires de droits concernés pour son intervention dans la communication ainsi effectuées sur internet, ce qu'elle a omis de faire auprès de la SACENC.
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