Le Mexique dans le World Competitiveness Ranking 2025 : amélioration réelle ou symbolique ?

Le World Competitiveness Ranking 2025, élaboré par la IMD Business School, a évalué 69 économies sur la base de quatre grands piliers : performance économique, efficacité gouvernementale, efficacité des entreprises et infrastructures.
Dans cette édition, le Mexique est passé de la 56ᵉ à la 55ᵉ place. Une progression qui, bien qu’apparemment positive, mérite une analyse plus nuancée.

À première vue, cette amélioration semble indiquer un progrès. Cependant, en examinant l’évolution historique, on constate que le Mexique occupait déjà la 55ᵉ place en 2021 et 2022. Il est ensuite descendu à la 56ᵉ en 2023 et 2024, et retrouve aujourd’hui son niveau précédent.
Cela suggère qu’il ne s’agit pas d’un saut qualitatif, mais d’une reprise minimale, plus symbolique que substantielle.

De plus, l’analyse par piliers révèle des reculs préoccupants.
La performance économique a chuté de manière significative, passant de la 25ᵉ à la 39ᵉ place.
L’efficacité du gouvernement a également diminué, de la 60ᵉ à la 62ᵉ position, reflétant des limites dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.
L’efficacité des entreprises a légèrement baissé, passant de la 53ᵉ à la 54ᵉ place.
La seule amélioration marginale concerne les infrastructures, de la 62ᵉ à la 61ᵉ place, un progrès modeste face aux carences structurelles du pays.

Dans le contexte régional, le Mexique se situe derrière le Chili (42ᵉ) et la Colombie (54ᵉ), ne devançant que le Brésil (58ᵉ), le Pérou (60ᵉ) et l’Argentine (62ᵉ). Cela montre que, bien que le Mexique maintienne une position intermédiaire en Amérique latine, il reste loin de se positionner comme un leader compétitif.

L’IMD souligne que la politique fiscale et le marché du travail sont des éléments soutenant la compétitivité du pays. Cependant, il met également en garde contre le besoin de réformes structurelles, notamment dans l’éducation, l’innovation et la transition énergétique, domaines dans lesquels le Mexique n’a pas encore progressé de manière suffisante.

À l’échelle mondiale, la compétitivité ne se mesure plus seulement par la stabilité macroéconomique. La transformation numérique, la durabilité environnementale et la résilience institutionnelle sont désormais des facteurs déterminants. Le Mexique dispose d’un potentiel important pour se renforcer dans ces domaines s’il prend des mesures stratégiques et innovantes.

En conclusion, l’ascension du Mexique dans le classement IMD 2025 doit être interprétée avec prudence. Il s’agit davantage d’une correction que d’un véritable progrès. Cependant, cette stabilité montre que le pays conserve une base solide pour progresser. Avec des politiques ciblées et une volonté de modernisation, le Mexique peut transformer ses défis en opportunités et viser une compétitivité durable et renforcée dans les années à venir.

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