Le rapport sur les disparitions forcées au Mexique reste confidentiel
Lors de la clôture de son 28e période de sessions, le 4 avril 2025, le Président du Comité contre la disparition forcée de l’ONU a annoncé que le Comité avait activé le procédure de l’article 34 de la Convention contre la disparition forcée concernant la situation au Mexique.
L’article 34 permet au Comité, lorsqu’il reçoit des informations indiquant des disparitions forcées pratiquées de manière généralisée ou systématique, de demander à l’État concerné toutes les informations pertinentes et, si nécessaire, de porter la question devant l’Assemblée générale de l’ONU. Le Comité précise que cette décision ne préjuge pas des étapes suivantes du processus.
Selon certaines sources, le gouvernement mexicain aurait refusé de rendre public le rapport officiel sur les disparitions forcées. Ce rapport devait fournir des informations sur les cas recensés, les mesures prises et les recommandations formulées par les instances internationales. Ce refus éventuel suscite des interrogations : protection de l’image du pays, risques politiques internes, sensibilité des informations sur les forces de sécurité ou la criminalité organisée, ou réticence institutionnelle à la transparence.
Les disparitions forcées au Mexique constituent un problème majeur depuis plusieurs décennies. Selon les ONG, des milliers de personnes disparaissent chaque année, souvent en lien avec le crime organisé ou des abus d’autorité. L’article 2 de la Convention définit ces disparitions comme des privations de liberté commises par des agents de l’État ou avec leur soutien, suivies de la dissimulation de la situation des victimes. L’article 5 précise que la pratique généralisée constitue un crime contre l’humanité.
Santiago Corcuera, expert en droits humains, estime que si le rapport n’est pas publié, cela limiterait l’efficacité des actions correctives et empêche une compréhension complète des causes profondes des disparitions. Les organisations civiles et internationales appellent à plus de transparence pour protéger les victimes et garantir la justice.
Le Comité souligne cependant la coopération passée du Mexique avec les mécanismes internationaux et rappelle que l’activation de l’article 34 vise à renforcer le dialogue et la transparence, pas à sanctionner le pays.
La non-publication du rapport laisse un vide d’information crucial et fragilise la confiance entre l’État, les victimes et la communauté internationale. Les experts insistent sur la nécessité de publier ces informations pour améliorer la prévention, documenter les cas et renforcer la protection des droits humains au Mexique.
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