Le recours à un sapiteur ergothérapeute pour évaluer les besoins en aide humaine des traumatisés crâniens : un consensus sur la nécessité d’une mise en situation du traumatisé crânien.
Le Pr AZOUVI, Expert judiciaire et chef du service de médecine physique et réadaptation spécialisé dans les lésions cérébrales, préconise lui-même le recours à une mise en situation pour évaluer les besoin en aide humaine, :
« Les troubles cognitifs et du comportement, sont la principale source de handicap des traumatisés crâniens sévères, risquant de compromettre la réinsertion sociale, familiale et professionnelle. Si le diagnostic est relativement simple dans les formes les plus sévères, chez les patients ayant une bonne récupération apparente, leur dépistage peut être plus difficile, nécessitant une évaluation plus approfondie. En effet, des modifications subtiles des fonctions exécutives, pouvant perturber de façon importante le fonctionnement du patient dans sa vie quotidienne, peuvent ne pas être détectées par les évaluations psychométriques traditionnelles. (…)
La mise en évidence de ces perturbations des fonctions cognitives exécutives est toutefois difficile du fait du manque de sensibilité et de spécificité des tests neuropsychologiques traditionnelles.
Une évaluation dans des conditions dites « écologiques », proche de celles de la vie de tous les jours paraît souhaitable ».
Même les conseils techniques des régleurs, s’accordent à reconnaître une valeur essentielle à la mise en situation des Traumatisés crâniens par un ergothérapeute.
Dans l’article paru dans la Revue Française de Dommage Corporel 2014-4 page 333 « L’évaluation des besoins de tierce personne : la nécessaire complémentarité du médecin et de l’ergothérapeute » le Dr VARICHON Médecin-conseil national AIS MMA et Mr L MARIA, ergothérapeute, COVEA AIS, conseils techniques des régleurs affirment :
... « L’évaluation des besoins d’aide humaine se trouve naturellement à l’interface des domaines de compétence de l’ergothérapeute et du médecin … On constate d’emblée que vouloir exclure l’ergothérapeute ou le médecin de cette évaluation est un non-sens qui peut être source d’erreurs dont les conséquences pourraient être lourdes pour le blessé et pour le régleur…Dans l’idéal, le médecin-expert, au terme d’un long entretien avec le blessé et sa famille, pourra restituer acte par acte les capacités du blessé, les limites, les suppléances mises en place, il sera capable de se prononcer sur l’imputabilité des déficits … Un rapport d’expertise de blessé médullaire ou de traumatisé crânien doit obligatoirement comporter une étude de l’aptitude aux actes de la vie quotidienne. Lorsque des capacités sont identifiées, leur mécanisme doit être expliqué, notamment en matière de traumatisme crânien... Les médecins rompus à l’expertise des grands handicapés sont habitués à ce type d’approche qui, comme toute technique, relève d’un apprentissage et d’un entraînement. Un défaut de maîtrise exposerait l’expert à une évaluation presque forfaitaire des besoins en aide humaine, non pas en fonction des déficits mais en fonction des lésions ou pire en se fondant sur ce que sur tel ou tel expert présenté comme spécialiste retiendrait dans ce type de situation… »
« … Puis l’ergothérapeute se réfère, pour la description des activités de la personne évaluée, à la classification internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) ».
« …A l’issue de l’observation de la personne dans son environnement, l’ergothérapeute va relever les tâches pour lesquelles l’intervention d’une tierce personne est nécessaire, en terme de substitution, de stimulation ou de présence ».
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