Un article intitulé « quitter la robe » publié par le site SLATE.fr s’inquiétait de l’étonnante épidémie de reconversion des jeunes avocats.

 

Cet article soulignait, à juste raison, que derrière les robes noires pouvait se cacher une réelle souffrance occasionnant de nombreux départs

 

Reprenant les chiffres cités dans notre rapport sur l’avenir de la profession d’avocat, remis en février 2017, il rappelait que 30% des avocats quitte la profession 20 ans après avoir prêté serment.

 

Néanmoins, il y a 2 lectures du phénomène.

 

Ce que dit le rapport sur la profession d’avocat est que le départ de la profession est un sujet méconnu.

Les données disponibles ne permettent pas de connaitre les motifs de départ de la profession et nous ne savons en réalité la quote part de départs subis et de départs voulus dans ses 30%.

 

Si notre profession s’intéresse à ses flux d’entrée, elle ne se préoccupait peu de ses sorties.

 

Est-ce parce que dans notre mythologie, être avocat est une vocation, l’engagement d’une vie et qu’en partir est nécessairement un échec ?

 

La première lecture – négative - doit nous obliger à enfin prendre la mesure de ce qui poussent les jeunes avocats, notamment les femmes à abandonner notre profession : paupérisation, conditions de travail, évolution de carrière...

 

Le rapport de mai 2018 du défenseur des droits sur les conditions de travail et discriminations, le mouvement MeToo, l’élection à la tête du CNB ainsi qu’à la tête du barreau de Paris de 2 femmes attachées à ces questions, permettent d’espérer des avancées concrètes sur un problème qui ne cesse d’être montré du doigt par les différents rapports et études depuis des années.

 

 

Mais nous pouvons avoir aussi une lecture optimiste du phénomène :

 

Si le Barreau demeure une vocation pour la grande majorité des jeunes avocats interrogés, les mêmes n’envisagent plus une carrière linéaire mais un parcours diversifié.

 

68,73 % des élèves avocats interrogés par la commission prospective du CNB pensent exercer dans leur vie un autre métier que celui d’avocat.

 

Or, 28% des directions juridiques ont plus du quart de leur effectif de juristes titulaires du CAPA.

 

Ces anciens confrères deviennent alors nos prescripteurs et nos partenaires.

 

Des passerelles ont été mises en place vers les autres métiers juridiques et judiciaires.

 

 

Ces départs – recherchés – démontrent la forte attractivité de notre qualification mais aussi notre capacité à nous enrichir d’autres métiers.

 

C’est ainsi que si des confrères nous quittent, beaucoup nous reviennent également :

A Paris, 176 avocats avaient demandé leur réinscription en 2015.

 

 

 

Il y a lieu de prendre en compte ce phénomène et de ne pas voir nécessairement dans les départs et retours dans la profession l’échec d’une vocation mais aussi un enrichissement d’un parcours professionnel qui n’est plus linéaire

 

 

L’avocat du 21ème siècle doit être mobile et agile.

 

 

Le métier d’avocat fait-il encore rêver ?

 

Evidemment.

 

Il fait juste rêver différemment.