Dans l’imaginaire collectif, l’avocat ressemble encore à une caricature de Daumier, cet homme bourgeois ventripotent d’âge mûr, installé dans son monopole et son immeuble haussmanienhaussmannien.

 

Pourtant il suffit de se pencher sur les statistiques pour se rendre compte de la fausseté de l’image.

 

Nous sommes 66958 66 958 avocats, soit +une augmentation de 38 % en 10  ans, et une répartition de 100,3  avocats/100000  pour 100 000 habitants.

 

On est loin d’une situation de monopole économique.

 

Cette vitalité se retrouve dans la jeunesse de notre profession  : 43,9  ans en moyenne (contre 46,8 ans pour les notaires 46,8ans,, 48,1 ans pour les huissiers : 48,1ans) de justice).

 

L’avocat y exerce majoritairement en individuel, même si Paris se démarque, l’exercice s'y faisant principalement en collaboration.

 

Les femmes y sont prépondérantes.

Nous sommes la seule des professions judiciaires et juridiques comptant une majorité de femmes. Les notaires, les avocats au conseil, les greffiers TC, les huissiers demeurent des professions masculines.

 

Ainsi, n’en déplaisent à ceux attachés au regretté Daumier, l’avocat représentatif est une femme, jeune, citadine et dynamique, à son compte ou collaboratrice, soumise à une rude concurrence économique.

 

Au-delà de cette première idée reçue, s’ajoute celle de l'opulence de notre Professionprofession.

 

Certes, les bénéfices générés collectivement par le Barreau ont triplé en 20ans20 ans (4,4milliards 4 milliards € en 2014) quand les autres métiers du Droitdroit peinent à rester productifs.

Mais cela ne doit pas masquer la paupérisation d’un métier et son revenu médian annuel de 44994 44 994 euros.

 

Pourquoi, l’Opinion l’opinion publique considère-t-elle alors l’avocat comme un produit de luxe ?

 

Nos revenus sont largement inférieurs à ceux des autres professionnels judiciaires et juridiques, ceux-ci ne souffrant pourtant pas d’une telle image.

 

Sondées par l’Inspection générale des Financesfinances, 96 % des personnes interrogées trouvent les avocats trop chers mais seule la moitié reconnaitreconnaît y avoir eu déjà recours.

 

Ainsi, le caractère élevé des honoraires des avocats relève plus d'un fantasme collectif que d'une réalité.

 

Les auditions menées auprès des acteurs économiques montrent que les attentes des clients sur la profession portent sur la simplicité d’accès et de fonctionnement, la transparence, la réactivité.

Le coût de l’avocat, s’il répond à ces attentes, se révèle être une moindre préoccupation.

 

Comment l’Avocatl’avocat peut-il souffrir d’une image encore si négative – passéiste, monopolistique, coûteuse- – alors même qu’il exerce un métier attractif, proche de la population et qu’il est parallèlement présenté comme Le SpécialisteLE spécialiste du droit  ?

Une majorité des auditionnés reconnaitreconnaît en effet la « marque » avocat comme porteuse de garanties de qualité : compétence forte, discipline exigeante, déontologie réglementée et assurance RCresponsabilité civile.

 

Nous devons nous interroger sur nos pratiques comme sur notre communication pour briser ces clichés et enfin conjuguer savoir-faire et faire- savoir.

 

Nous sommes une profession de combat, d’imagination et d’engagement.

 

C’est un des défis que nous allons relever.