Le numérique, nouvelle source de conflits parentaux en 2025

En 2025, les avocats en droit de la famille constatent une forte hausse des litiges liés au numérique.
Le téléphone de l’enfant, les réseaux sociaux, la surveillance numérique ou le contrôle de l’autre parent deviennent des motifs récurrents de saisine du juge aux affaires familiales (JAF).

Ces situations touchent directement :

  • l’exercice de l’autorité parentale,

  • le respect de la vie privée numérique de l’enfant,

  • et l’équilibre de la résidence alternée ou des droits de visite.


Le téléphone de l’enfant : un sujet central dans les séparations

Le smartphone est devenu un objet essentiel pour l’enfant… mais aussi l’une des causes principales de tension entre parents séparés.

Questions fréquemment soulevées devant le JAF :

  • Qui doit payer le téléphone ou l’abonnement ?

  • L’enfant peut-il emmener son téléphone lors des droits de visite ?

  • Un parent peut-il couper l’accès à Internet ou supprimer un compte ?

  • Que faire en cas de cyberharcèlement ou exposition sur les réseaux sociaux ?

Ces questions relèvent directement de l’autorité parentale conjointe.


Violences numériques et emprise : une problématique juridique émergente

Le numérique peut devenir un outil d’emprise au sein de la famille.
De plus en plus, les dossiers de divorce ou de séparation évoquent des comportements tels que :

Exemples de violences numériques constatées :

  • lecture non autorisée des messages de l’enfant,

  • géolocalisation installée à son insu,

  • confiscation du téléphone pour contrôler l’autre parent,

  • accès forcé aux comptes réseaux sociaux,

  • utilisation de groupes WhatsApp pour imposer une communication.

Ces pratiques peuvent être qualifiées de violences numériques, une notion désormais citée dans de nombreuses décisions judiciaires.


Comment les juges aux affaires familiales tranchent ces conflits ?

Face à ces nouvelles problématiques, les magistrats évaluent :

Critères principaux analysés par le JAF :

  • l’intérêt supérieur de l’enfant,

  • sa sécurité numérique,

  • le respect de sa vie privée (surtout pour les adolescents),

  • la capacité des parents à gérer ensemble l’usage des écrans.

Les juges peuvent notamment décider :

  • de règles d’utilisation du téléphone,

  • de l’accès aux réseaux sociaux,

  • d’interdire la surveillance numérique,

  • de préciser les modalités de communication entre parents et enfant.


Bonnes pratiques pour éviter que le numérique ne devienne un motif de conflit

Pour les couples séparés, anticiper et fixer des règles claires permet d’éviter une saisine du JAF.

Conseils juridiques pratiques :

  • établir un accord écrit sur le temps d’écran,

  • séparer la communication parentale du téléphone de l’enfant,

  • ne pas utiliser l’enfant comme intermédiaire,

  • respecter strictement la vie privée numérique de l’enfant,

  • anticiper les usages à l’adolescence.


Conclusion : un nouvel enjeu essentiel du droit de la famille

Le numérique est devenu un véritable sujet juridique, au même titre que la pension alimentaire, la résidence de l’enfant ou le droit de visite.

Pour les avocats en droit de la famille, accompagner les parents sur ces questions permet de :

  • prévenir les conflits,

  • sécuriser les décisions,

  • protéger l’enfant,

  • éviter les situations d’emprise numérique.