Cela n’est pas nouveau, la crise du Covid-19 emporte de graves conséquences sur l’économie française, tant à l’échelle des particuliers qu’à l’échelle des professionnels, et notamment les professionnels du secteur du tourisme.
Avec les mesures restrictives prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie, de nombreux voyages ont dû être soit annulés ou écourtés alors qu’ils avaient été préalablement payés. Nombre de voyageurs ont alors demandé le remboursement intégral des prestations, ou prorata temporis pour les séjours écourtés.
Les textes en la matière prévoient la possibilité d’obtenir le remboursement des prestations en cas de « circonstances exceptionnelles et inévitables », à l’instar de l’article L.211-14 du Code du tourisme qui prévoit que : « le voyageur a le droit de résoudre le contrat avant le début du voyage ou du séjour sans payer de frais de résolution si des circonstances exceptionnelles et inévitables, survenant au lieu de destination ou à proximité immédiate de celui-ci, ont des conséquences importantes sur l'exécution du contrat ou sur le transport des passagers vers le lieu de destination ».
On pouvait également envisager l’application de l’article 1218 du Code civil, définissant la force majeure en droit des contrats comme un « événement échappant au contrôle du débiteur, qui ne pouvait être raisonnablement prévu lors de la conclusion du contrat et dont les effets ne peuvent être évités par des mesures appropriées, empêche l'exécution de son obligation par le débiteur »
Ainsi, sur le fondement de ces textes, les voyageurs pouvaient donc demander le remboursement intégral des voyages payés et annulés ou écourtés en raison de l’épisode du Covid-19. Face à l’afflux des demandes de remboursement par les voyageurs, le gouvernement a été contraint d’agir par voie d’ordonnance.
L’ordonnance n°2020-315 du 25 mars 2020 arroge la possibilité aux prestataires de proposer à leurs clients un avoir plutôt que le remboursement intégral des prestations payées et annulées ou écourtées. Cela ressort de l’article 1 de cette ordonnance qui prévoit que « par dérogation aux dispositions de la dernière phrase du II de l'article L. 211-14 du code du tourisme et de la première phrase du III du même article, lorsqu'un contrat mentionné au 1° du I du présent article fait l'objet d'une résolution, l'organisateur ou le détaillant peut proposer, à la place du remboursement de l'intégralité des paiements effectués, un avoir que le client pourra utiliser dans les conditions prévues par les dispositions des III à VI du présent article »
S’agissant du montant de l’avoir, celui-ci devra obligatoirement être égal aux paiements déjà effectués par les clients et les conditions de voyage qui seront proposées devront être strictement identiques à celles du voyage annulé.
Enfin, l’avoir qui sera proposé par le professionnel du tourisme dans un délai de trois mois à compter de la résolution du contrat et la proposition faite par le prestataire aura une durée de validité de 18 mois.
A l’issue de ce délai, si aucun nouveau contrat ne peut être conclu, le remboursement intégral pourrait être demandé par les clients.
En conclusion, les prestataires pourront certes proposer un avoir au lieu et place d’un remboursement intégral mais cet avoir devra répondre à des conditions particulières précisées par cette ordonnance. Je vous invite vivement vérifier l’ensemble de ces points. Pour retrouver l’intégralité de l’ordonnance n°2020-315 du 25 mars 2020, cliquez ici
Je reste à votre entière disposition pour répondre à vos questions sur le sujet, notamment pour étudier les propositions qui vous auraient été faites par un organisme de voyage à la suite de l’annulation de votre séjour.
Nous devions partir le 26/07/20 en Grêce (Ile de Rhodes) avec nos 2 enfants en bas ages 2 et 6 ans.
Suite au covid 19, nous n'avons pu faire la CNI de mon plus jeune fils dans le temps et a ce jour aucun délais n'est communiqué sur une éventuelle solution. Sans CNI je ne peux quitter le territoire de plus ma femme est est considérée comme personne à risque.
Nous avons informé de la situation notre voyagiste de ces éléments, néanmoins il refuse d'entendre quoi que ce soit sous réserve que le voyage est pour le moment maintenu. Le voyagiste nous communiquera 15 jours avant le voyage si celui-ci est maintenu ou non.
Le problème étant que nous souhaiterions reporter ce voyage afin d'obtenir les documents nécessaires (CNI) et pour garantir la sécurité sanitaire de ma femme (pas d'hôpital sur l'ile en cas d'infection).
Nous n'avons pas souscris d'assurance annulation pour ce voyage et je suis pris dans un étau car les CGV du voyagiste m'informe une perte de 15% de la sommes totale en cas d'annulation 30 jours avant le départ. Pour le moment je suis dans les temps. Mais le voyagiste m'indique qu'il me communiquera si le voyage est reporté ou annulé seulement 15 jours avant le départ. Néanmoins si j'annule à cette période les frais de résiliation seront de l'ordre de 50% ce qui est impossible.