Le bras de fer entre les restaurateurs et les compagnies d’assurance continue devant les tribunaux de commerce.

Il est rappelé que des précédents épisodes se sont déroulés devant les juges de référé depuis le mois de mai 2020, ou au fond comme cela a été le cas à TOULOUSE, TARASCON, BOURG-EN-BRESSE, RENNES, MARSEILLE et PARIS.

Pour plus de précisions :

https://diaz-avocat-nice.fr/covid-19-et-perte-dexploitation-restaurateurs-vs-axa-position-des-tribunaux-de-commerce-de-paris-et-marseille/

https://diaz-avocat-nice.fr/covid-19-et-perte-dexploitation-restaurateurs-vs-axa-episodes-4-5-6-et-7/

https://diaz-avocat-nice.fr/covid-19-et-perte-dexploitation-restaurateurs-vs-axa-episodes-2-et-3/

https://diaz-avocat-nice.fr/covid-19-et-perte-dexploitation-pensez-a-interroger-votre-assurance-professionnelle/

 

Après la position attendue du tribunal de commerce de PARIS intervenue le 17 septembre 2020 et de celui de MARSEILLE du 15 octobre 2020, c’est au tour du tribunal de commerce de LYON de s’être positionné dans l’affaire opposant le restaurant « Le Bacchus » à la compagnie AXA.

Il est rappelé que les tribunaux de commerce de TARASCON, RENNES, PARIS et MARSEILLE avaient considéré la clause d’exclusion de garantie réputée non-écrite et écarté ladite clause d’exclusion et ainsi, donné raison aux restaurateurs.

 

Contre toute attente, le tribunal de commerce de LYON a jugé en sens contraire.

Il est rappelé que le contrat d’assurance multirisques comportait dans ses conditions particulières une extension de la garantie « perte d’exploitation » dans le cas d’une fermeture administrative de l’établissement de l’assuré en raison notamment d’une épidémie.

Les juges lyonnais ont considéré :

  • que « la fermeture d’un seul établissement pour cause d’épidémie au sein d’un département peut constituer une mesure plausible et cohérente, donc un fait probable, »
  • que « le risque couvert demeure et se limite au cas où la cause n’engendre que la fermeture du seul établissement de l’assuré », de sorte que la « clause a bien un caractère limité et ne vide pas la garantie principale de sa substance ».

Le restaurateur a donc été débouté de ses demandes indemnitaires.

 

Le tribunal de commerce de LYON vient donc de semer le trouble alors qu’une jurisprudence constante et favorable aux restaurateurs se dégageait des autres tribunaux de commerce saisis au fond.

Il faudra désormais attendre les positions des cours d’appels qui seront saisies pour tenter d’y voir plus clair.

La saga continue.