La Cour de cassation a opéré un important revirement de jurisprudence en matière de prescription de crédit immobilier par quatre arrêts rendus le 11 février 2016.
Le capital restant dû sera désormais exigible à compter de la déchéance du terme et non plus à la date du premier incident de paiement non régularisé.
Le délai de prescription est toujours de 2 ans.
Par un arrêt du 10 juillet 2014, la Cour de cassation avait jugé que le point de départ pour agir dans le cadre des prêts immobiliers devait se situer à la date du premier incident de paiement non régularisé.
Cette solution fut confirmée par la suite par de nombreux arrêts.
La Cour de cassation change désormais sa position en jugeant que :
- « à l’égard d’une dette payable par termes successifs, la prescription se divise comme la dette elle-même et court à l’égard de chacune de ses fractions à compter de son échéance, de sorte que, si l’action en paiement des mensualités impayées se prescrit à compter de leurs dates d’échéance successives, l’action en paiement du capital restant dû se prescrit à compter de la déchéance du terme, qui emporte son exigibilité ».
Il y a donc plusieurs prescriptions.
Les échéances de remboursement se prescrivent à compter de leurs dates d’échéance successives.
Le capital restant dû se prescrit quant à lui à compter de la déchéance du terme.
La banque a deux ans pour agir. A défaut, son action est prescrite.
Cass. 1ère civ. 11 févr. 2016, n° 14-28.383, arrêt 193, n° 14-22.938, arrêt n° 192, n° 14-27.143, arrêt n° 194, et n° 14-29.539, arrêt n° 195
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