Depuis le mois de Mars 2020, notre nation vit dans une angoisse continue, entre pandémie de COVID-19 et menaces islamistes.

La peur cristallise notre quotidien.

Notre langage est modifié.

Pas un jour qui passe sans les sempiternelles répétitions : masque, gestes barrières, distanciation physique, confinement, déconfinement, tests PCR ou antigéniques.

Notre société, notre nation, et au-delà, le monde occidental vit désormais au rythme des données sanitaires, communiquées chaque soir, comme un bulletin météorologique :

Nombre de cas positifs, nombre de nouvelles hospitalisations, nombre de personnes en réanimation, nombre de décès dans les dernières 24 heures, nombre de décès depuis l’origine de l’épidémie…

Face à tant d’affirmations, de constats, de faits, quiconque critiquerait les mesures prises au nom de la santé serait taxé de complotiste, voire d’irresponsable.

Alors, face à cette épidémie, devant la peur qu’elle suscite, devant les multiplications de textes d’interdiction, de limitation de libertés, d’autorisations provisoires ou dérogatoires, 67 millions de nos concitoyens se plient à ces règles.

En février 2020, des membres du gouvernement estimaient que le confinement Chinois consistant à isoler totalement une province entière n’avait de sens que dans une dictature comme la Chine mais ne pouvait pas se produire en France.

Le 12 mars 2020, dans une interview matinale à la radio, le Ministre de l’Education Nationale, excluait de manière absolue la fermeture des écoles, ciment social de notre jeunesse et de notre société.

Le soir même, le Président de la République annonçait la fermeture totale de toutes les écoles, collèges, lycées, universités et crèches dès le lundi 16 mars 2020.

Le 14 mars 2020, au soir, le Premier Ministre annonçait la fermeture, dès minuit, des bars, restaurants, cinémas, théâtres, musées et de tous lieux accueillants du public et jugés non essentiels.

Le 15 mars, 45 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner leurs représentants municipaux, car, rien ne doit arrêter la démocratie.

Le 16 mars au soir, le Président de la République, employant à 6 reprises le terme de « guerre » décidait d’assigner à résidence 67 millions de Français.

Jamais on ne tint pas compte des spécificités territoriales, des conditions de vie de chacun, des situations professionnelles de la population.

Le confinement était national, total, universel, et pour une durée, bien qu’initialement déterminée, loin d’être figée dans les faits et les esprits.

A aucun moment dans l’Histoire une telle mesure aussi restrictive de libertés n’avait été prise. Ni dans le cadre d’un régime démocratique, ni dans les heures les plus sombres de notre Histoire, ni sous l’Empire, la post-révolution ou la monarchie absolue.

Non, ce coup d’arrêt à nos plus précieuses libertés a été pris par un Président, élu sous la 5ème république, au nom d’un risque sanitaire, et du principe de précaution, institutionnalisé en droit français depuis 2005.

Désormais, le droit d’aller et venir, le droit à l’éducation, le droit de travailler ou d’exercer une activité professionnelle, le droit de propriété, celui de jouir des fruits de son commerce, de son logement, de se marier, de se réunir, de se déplacer librement, de déménager, …tous ces droits sont suspendus, en sursis.

Il ne reste aux citoyens français que le droit de conscience et la liberté d’expression.

Certes, des aménagements sont introduits dans ces restrictions. Pour faire des courses essentielles, pour faire du sport ou pour sortir son animal de compagnie dans une limite temporelle et spatiale, pour aller travailler si aucun autre moyen n’existe, pour se rendre à des convocations administratives ou judiciaires, et bien entendu, pour sa santé.

Chacun de nous est assigné à résidence, dans des conditions différentes, selon son lieu d’habitation, selon son type d’habitation, selon la composition de sa cellule familiale, selon son statut professionnel, mesures qui priveront certains de tous revenus, là ou d’autres ne seront privés que de leur travail, mais pas de la rémunération afférente.

L’égalité est balayée au même titre que les libertés.

Reste la fraternité, vertu cardinale.

Alors, de manière spontanée au départ, les applaudissements aux soignants, aux « travailleurs en première ligne », à tous les inutiles devenus vitaux, les déclassés, les laissés pour compte, tous ceux, invisibles habituellement, applaudissement qui viendront rythmer ces journées moroses.

Les applaudissements de 20h00 précises, s’intentionnaliseront même, puisque les discours Présidentiels ou gouvernementaux ne commenceront qu’à 20h02 pour laisser le peuple exprimer sa fraternité.

Mais au sommet de toute l’échelle de nos valeurs, il y a désormais la Santé.

La santé c’est l’affaire de tous.

On nous dit que les masques ne sont nécessaires que pour les soignants et les malades, qu’ils sont compliqués à mettre, parfois dangereux pour la santé.

Que les tests sont inutiles dans une telle vague épidémique. Trop de cas rendant inutile le dépistage massif.

Que l’isolement des malades contagieux est impossible puisqu’on ne les détecte pas.

Puis vient le printemps, les beaux jours, les ponts du mois de mai, l’air pénétrant de l’été en devenir et de l’insouciance qui en est le corollaire.

Au-dessus de nous plane comme un air de libération. Est arrivé le jour de la délivrance, le 11 mai devient la date de la libération, le retour aux jours heureux.

Ce sera le cas pour tous, à quelques exceptions près.

Certains commerces restent fermés, restaurants, bars, discothèques, limitation des réunions, des manifestations, des marchés, des foires, des salons…

Malgré les interdictions encore en vigueur, lors de l’organisation d’une manifestation se déroulant sur le parvis du Palais de Justice de Paris, le Ministre de l’Intérieur, si prompt à verbaliser, considèrera que cette interdiction de manifester se heurte à la légitimité d’une émotion populaire.

Enfin l’été. Le remplacement du Premier Ministre par un autre, celui qui a géré, de main de maître, l’après confinement, Jean Castex.

Les médias parlent de vacance, de bulle d’oxygène nécessaire, mais aussi des difficultés des commerces, de la fréquentation importante des zones de montagne, du peu de déplacements à l’étranger, du plaisir pour les familles de se retrouver après ces mois compliqués.

Les jeunes se libèrent, se lâchent, font la fête, où ils le peuvent, car les discothèques restent fermées.

Les commerçants, sévèrement éprouvés par les mesures de confinement ont investi pour se plier aux protocoles sanitaires. Ils ne se plaignent pas, ils peuvent enfin, travailler, et jouir de leur outil de travail.

Puis vient la rentrée. Les yeux rivés sur les chiffres de l’épidémie, quotidiennement on nous annonce l’imminence d’une nouvelle vague.

Rien n’a changé dans les structures hospitalières. Toujours un déficit criant de moyens matériels et humains pour ce qui concerne les soignants, toujours une pléthore de structure administrative empêchant l’efficacité et la prise de décision rapide.

Le météorologue national de la pandémie, le Professeur Salomon, a laissé sa place à son ministre de tutelle, qui, chaque jeudi, énonce des chiffres, des données, met en garde contre le relâchement des uns, la protection vitale des autres…Parfois, le Premier Ministre l’accompagne pour désigner telle ou telle catégorie comme potentiellement responsable d’une reprise épidémique, en particulier, les jeunes et leur insouciance. Les soirées étudiantes sont montrées du doigt, mais, nous dit-on, les métros et bus bondés aux heures de pointe, ne sont pas des « clusters ».

Déjà, certaines mesures doivent être prises, mais attention, le gouvernement a tiré les leçons du premier confinement.

Les masques initialement inutiles sont désormais obligatoires. Il est vrai que nous ne sommes plus en pénurie. Ils le sont dans tous les lieux publics, et souvent à l’extérieur, bien qu’aucune démonstration scientifique ne soit venue étayer l’utilité d’une telle contrainte en extérieur. Le peuple docilement porte le masque.

Les tests qui étaient, il y a quelques semaine, inutiles en grande masse deviennent vitaux. Alors, la France devient l’un des pays à en effectuer le plus au monde. Le nombre de cas positifs s’en ressent donc mathématiquement.

De nouveau, la peur est distillée. Les experts médicaux se succèdent et alarment l’opinion. Les médias relaient les chiffres, sans aucune analyse ou investigation.

Mais, compte tenu des couts exorbitants qu’ont engendré les conséquences du confinement du printemps, pas question de reproduire les mêmes erreurs.

Tout l’enjeu consiste à trouver le juste équilibre entre sauvegarde de la santé et de l’économie.

Personne ne se pose la question de la troisième nécessité, celle des libertés.

Le temps passe, les cas positifs continuent à augmenter, les hôpitaux sont sous pression, les soignants alertent, la communauté scientifique appelle à des mesures drastiques, le monde économique appelle à laisser l’économie fonctionner, le Président et son Conseil de Défense décident.

Ce sera un confinement généralisé, mais plus souple.

Après des mesures locales et des mesures liberticides (masques obligatoires, isolement si positif ou si cas contact, couvre-feu, fermeture à certains horaires des bars, restaurants…), voici le confinement n°2, pour faire face à la 2ème vague.

De manière globale, nul doute qu’il est plus souple.

A y regarder de plus près, est-il moins liberticide ?

Désormais, un enfant à partir de 6 ans devra porter un masque toute la journée., voire dans certaines villes, y compris à l’extérieur. Aucune étude sérieuse n’aura été menée sur l’utilité de cette mesure, sur les risques sanitaires ou psychologiques pour l’enfant qu’une telle mesure risque d’entraîner. Nos voisins l’ont fait, pour certains, nous faisons la même chose.

De nouveau, mariage, cérémonies funéraires sont entravées, contraintes, limitées.

De nouveau, la liberté d’aller et venir, sans motifs limitativement énumérés, est contrainte.

De nouveau, le travail doit être réalisé en télé-travail chaque fois que cela est possible, 5 jours par semaine, nous précise le Premier Ministre.

Alors c’est vrai, on peut plus facilement sortir de chez soi, travailler (c’est le but de l’équilibre Santé / Economie), aller voir un avocat, les tribunaux, cette fois, sont resté ouverts, mais jusqu’à quand ?

Un mariage ne peut regrouper que 6 personnes y compris les mariés, mais une salle d’audience peut être envahie par 80 avocats agglutinés les uns à côté des autres, sans pouvoir respecter la fameuse distanciation physique, mais devant s’exprimer devant des juges, avec un masque.

En revanche, et bien que le port du masque soit strictement obligatoire sur le lieu de travail, sauf si l’on est seul dans une pièce, les journalistes continuent de disposer d’un régime dérogatoire, pour eux, pour les chroniqueurs, et pour leurs invités, dont ceux-là même qui édictent ces mesures.

Le peuple doit obéir, les élites les regardent.

Comme le dit si souvent le Président de la République, nous devons faire preuve de résilience, c’est-à-dire démontrer notre capacité à surmonter les chocs traumatiques.

Oui, ces mesures liberticides sont des chocs traumatiques.

Elles empêchent l’exercice de nos libertés fondamentales, elles nous contraignent dans une obéissance imposée, elles révèlent pour certains un esprit délateur, elles annihilent notre libre-arbitre.

C’est pourquoi, avocats, défenseurs acharnés de toute forme de liberté, et au premier rang les libertés et droits fondamentaux, nous avons décidé d’offrir à tous, la possibilité de contester, légalement, les mesures jugées par trop liberticides, infondées, disproportionnées, inadaptées.

Nous ne nous rangeons pas dans une dimension complotiste, nous reconnaissons la réalité de cette maladie, et les risques qu’elle représente, mais nous souhaitons, au travers de notre action, intégrer la dimension légale, proportionnée, adaptée à la priorité qui est aujourd’hui donnée à la seule Santé au détriment de toute autre forme d’équilibre.