Parmi les multiples conséquences du manque de moyens de la justice figure la réduction de temps de l’audience, et parfois même sa disparition pure et simple. Me Michèle Bauer décrit avec un humour teinté d’amertume les humiliations quotidiennes infligées aux avocats par des juges débordés qui n’ont plus le temps de les écouter plaider. 

 

« C’est comme pisser dans un violon », cette expression me fait penser souvent à l’effet de la plaidoirie sur certains juges qui ne veulent plus entendre plaider les avocats.

Ces magistrats deviennent de plus en plus nombreux et utilisent des techniques plus ou moins élaborées pour nous décourager de plaider.

Certains fixent l’horloge accrochée au mur de la salle d’audience durant toute la plaidoirie de l’avocat tel un Jack Nicholson jouant dans Vol au-dessus d’une horloge coucou.

« Maître, il vous reste, une minute, il faut conclure »

D’autres, mettent un chronomètre en route et le montrent ostensiblement aux avocats plaidant leur dossier en leur signalant qu’ils ont dix minutes, pas une de plus. Au fur et à mesure que les secondes défilent sur le chronomètre, le président du conseil de prud’hommes (car j’ai assisté à cela au sein des prud’hommes d’une grande ville), décompte le temps : 

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