Colbertiste, Keynesienne, et encore marquée par des institutions, des principes et des textes issus du régime de VICHY et de la libération, la FRANCE souffre d'un déficit manifeste d'adaptation aux réalités du monde qui l'entoure.

Cela ne date pas d'hier, et il faut semble-t-il remonter aux milieu des années 70, pour dater les premières résistances à de nécessaires réformes en profondeur, d'un système qui, passé les "trente glorieuses", ne trouve plus de souffle, et plus de sens, au regard des nouveaux enjeux nationaux et internationaux.

Les français, et notamment ceux issus du "baby boom", trouvent manifestement leur intérêt à ce que rien ne change : il en va de leur confort nouvellement obtenu passé les années de disettes de l'après-guerre ; il en va aussi de leurs acquis, si durement obtenus...voire de leurs droits à retraite !

Alors que, régulièrement, les nouvelles générations depuis ces années là crient, avec plus ou moins de vigueur, leur détresse, leur vindicte, leurs espoirs déçus ou gachés par une FRANCE qui ne répond pas à leurs espoirs, rien dans notre pays de significatif ne permet de libérer les énergies et les bonnes volontés, ramenées bien souvent à de multiples aides, subventions, usines à gaz sociales, fiscales, et autres gadgets législatifs et réglementaires complexes et parfois contreproductifs, destinés à maintenir une organisation sociale et économique telle quelle, sans de véritables changements sur le fond.

A force de laisser croire à notre pays, qu'il pouvait continuer ainsi, ce sont finalement des hordes convaincues d'être sur une autre planète, protégées du monde extérieur, qui descendent dans la rue pour protéger les acquis d'un monde révolu ; quand ce ne sont pas tels ou tels politiciens de tous bords, qui soutiennent sans rire qu'il faudrait rajouter encore plus de réglementations, et fermer au monde extérieur nos frontières, pour mieux nous porter.

Ces excès favorables, quoi qu'il puisse en coûter -à nos finances publiques, à nos enfants-, au statu quo ante, créent enfin leur propre monstre : naissent ainsi dans notre pays en réaction, des propositions philosophiques, économiques et politiques de déréglementations à tout va, d'ouvertures sans limites à un monde pour lequel notre société, figée depuis trop longue date, est bien loin d'être préparée, armée et surtout formée, pour l'affronter.

Entre ces deux extrêmes, la solution apparaît donc de passer en douceur d'un système où tout est réglementé, où les pouvoirs publics sont omniprésents, omniscients et omnipotents, à un système au sein duquel l'initiative, les énergies et les volontés doivent venir de la base ; l'Etat et les collectivités publiques ayant seulement en charge d'en corriger les dérives, les excès, et de protéger les plus faibles d'entre nous.

D'une société lourdement réglementée, où tout doit venir d'en haut, l'avenir pour la FRANCE serait de devenir une société régulée, ce qui serait déjà un grand pas, un bon en avant, une nouvelle révolution !

Seraient ainsi enfin réconciliées, la République et la démocratie.

Philippe CANO

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