• La grande majeure partie de la population ne s’imagine encore la présence de l’Avocat que dans un prétoire :

L’Avocat, dont l’origine du mot est advocatus, reste communément  « l’homme – ou la femme- dont la profession est de plaider ».

A cette idée répandue, les pouvoirs publics s’en font d’ailleurs toujours l’écho, à lire la fiche représentant les activités « traditionnelles » de l’Avocat, disponible sur service- public.fr :

Avocat | service-public.fr

L’Avocat y est toujours désigné comme celui (ou celle) qui est : « chargé de vous défendre avant, pendant et après une procédure judiciaire ».

En définitive, l’Avocat reste ancré dans le sens commun, comme un rouage du système judiciaire.

Lui « colle à la peau » le fait de n’exister, voire de ne prospérer, que de la cristallisation des rapports humains à travers les conflits, les procès, et leurs affres…

  • Pourtant, et depuis de nombreuses années, mais sans que cela ne soit correctement appréhendé par le public, l’Avocat exerce aussi « hors du Palais » :

De nombreux domaines du droit, comme par exemple le droit des affaires, le droit fiscal, le droit des sociétés, l’intelligence économique (…), font intervenir l’Avocat dans des activités de conseils, sans aucun recours à une procédure judiciaire.

En 2017 déjà, le Centre de Recherche et d’Etudes des Avocats du Conseil national des barreaux et l’Institut des Hautes Etudes sur la Justice se penchaient sur le sens à apporter à cette profession.

Leur rapport -« Les quatre défis de l’avocat français du XXIe siècle »-  représentait ce professionnel bien loin du Palais, le plaçant désormais au cœur d’un système mondialisé, « réseauté », concurrentiel.

L’Avocat ne s’y trouve plus analysé au sein d’un Palais de Justice, mais confronté à un « marché du droit ».

https://www.cnb.avocat.fr/fr/actualites/les-quatre-defis-de-lavocat-francais-du-xxie-siecle-publication-dun-rapport

  • Entre l’Avocat « conseil », et l’Avocat « plaideur », il existe enfin une troisième voie, complémentaire, et qui ne va cesser de se développer :

C’est celle de l’Avocat « facilitateur de solutions alternatives au procès ».

Pour obtenir le règlement d’un litige, l’Avocat doit désormais, avant tout engagement de contentieux, imaginer une solution alternative au procès.

Ses outils pour y parvenir sont nombreux, et d’ailleurs de plus en plus favorisés, voire rendus obligatoires, par le législateur.

Du conciliateur de Justice au médiateur, de l’arbitrage à la procédure participative, sans oublier encore le droit collaboratif, nombreuses sont les possibilités de trouver auprès de son Avocat matière à éviter le recours à Justice.

L’inéluctable avancée des MARD - Arbitrage - Médiation - Conciliation | Dalloz Actualité (dalloz-actualite.fr)

En définitive, c’est le rôle même, au-delà de l’image d’Epinal de l’Avocat en robe au Palais, de ce professionnel du droit, qui ne cesse de se transformer.

Désormais, au cœur de la vie de la Cité, l’Avocat peut-être sinon juge de paix, à tout le moins apporteur de solutions d’apaisement.

En définitive, ces multiples compétences de l’Avocat au XXIème siècle, le placent au cœur même de la vie de la Cité : encore faut-il que ce professionnel en soit lui-même convaincu, avant d’en convaincre le public.  

Philippe CANO

Avocat à AVIGNON

Mars 2023