Rebondissons sur une chronique de Giulia Foïs ce matin sur France Inter pour faire un petit rappel sur les bons réflexes à avoir en matière de violences conjugales.
- Rassembler des preuves
A chaque fois, essayez de constituer une preuve de la violence subie. Enregistrement audio, vidéo, photographie des coups, main-courante, visite chez votre médecin avec certificat médical à l'appui. Il existe des applications pour enregistrer en toute discrétion, comme App-Elles et HeHop.
Diariata N’Dyaye l’a mise au point [l'application App Elles] après avoir travaillé sept ans avec l’observatoire des violences faites aux femmes, elle l’a imaginée main dans la main avec la psychiatre Muriel Salmona, grande spécialiste du sujet en France… À l’arrivée, c’est un bouton d’alerte que vous déclenchez soit grâce au bouton on off de votre téléphone, soit en arrachant vos écouteurs, soit grâce à un bracelet connecté. L’alerte vous met en contact avec trois proches – pas des inconnus, des proches, donc, préalablement choisis et avertis. Eux vont pouvoir appeler les secours, qui vont vous trouver d’autant plus facilement que l’appli vous géolocalise. Le suivi est également assuré : l’appli vous oriente vers des centres de soins, des hébergements d’urgences, des associations d’aide aux victimes.
Extrait de la chronique de Giulia Foïs du 20/02/2020
Partez du principe que si vous ne pouvez pas prouver que vous avez été victime de violences, la justice n'a d'autre choix que de considérer que vous n'êtes pas victime de violences. Vous ne serez pas cru sur parole.
Si l'auteur des violences a libre accès à votre domicile, ne conservez pas ces preuves à votre domicile : d'une part, l'auteur pourrait les détruire ; d'autre part, vous mettriez votre vie en danger car il pourrait vouloir se venger. Conservez ces preuves chez plusieurs personnes de confiance : amis, collègues, parents...
- Alerter
Outre les numéros d'urgence (112,15,17,18), certaines applications proposent un service d'appel discret, avec géolocalisation. Si vous bénéficiez d'une ordonnance de protection, un téléphone "Grand danger" peut vous être attribué.
Les professionnels de santé sont également particulièrement aptes à vous guider les victimes de violences conjugales vers des structures qui pourront les conseiller et les accompagner dans leurs démarches.
- Se protéger et protéger ses enfants
Souvent, se protéger c'est partir, avec ses enfants sous le bras. Il existe heureusement de nombreuses structures qui offrent une prise en charge assez complète, avec un suivi social, un hébergement et un suivi psychologique.
Il faut saisir dans les meilleurs délais un avocat, qui aidera la victime à obtenir une ordonnance de protection. Dans le cadre de cette ordonnance de protection, le juge peut attribuer à la victime le domicile du couple, même si celui-ci est un bien propre de l'auteur de l'infraction.
Dans tous les cas, il faut réagir et ne pas se laisser faire.
La prochaine fois, il sera peut-être trop tard.
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