OUI : car le juge administratif statue essentiellement en droit strict et il est donc inutile de surcharger l’exposé des faits de votre requête de détails qui relèvent non pas du juridique mais  de l’émotion ou du ressenti personnel. Il faut donc être synthétique pour être juridiquement efficace. Le bon avocat ne ferait-il pas le bon juge ? L’article R.411-1 du code de justice administrative dispose que : « La juridiction est saisie par requête. La requête indique les nom et domicile des parties. Elle contient l'exposé des faits et moyens, ainsi que l'énoncé des conclusions soumises au juge. L'auteur d'une requête ne contenant l'exposé d'aucun moyen ne peut la régulariser par le dépôt d'un mémoire exposant un ou plusieurs moyens que jusqu'à l'expiration du délai de recours. » .

En droit administratif, il est indispensable que le requérant ne s’étende pas trop sur les circonstances factuelles « environnementales » de l’affaire et qu’il se limite aux éléments de fait essentiels de son dossier, dans une énumération chronologique très synthétique.

Il est inutile dans une requête administrative de s’épancher sur de multiples détails factuels émotionnels, même si le dossier les révèle, car le juge administratif statuera uniquement en droit et les pièces essentielles figurent déjà au dossier, le requérant et le défendeur les ayant communiquées, et le juge administratif étant obligé de les lire dans leur intégralité.

Mais il est vrai que certains domaines juridiques sont propices à des considérations « émotionnelles » comme en matière de responsabilité médicale, en droit des étrangers, en droit des fonctions publiques civiles et militaire, en droit fiscal, en droit au logement opposable (DALO) , en droit du permis de conduire…

Mais une pratique qui peut-être efficace en droit civil ou en droit pénal, ne l’est pas en droit administratif.

En plus, il est contreproductif pour les parties de « noyer » le juge dans une multitude d’impressions factuelles inutiles.

Il ne faut pas perdre de vue que les juridictions administratives sont surchargées et il ne faut pas que les parties donnent en longueur ce qu’il leur manque en profondeur , pour paraphraser Montesquieu.

Alors, il ne faut pas céder à la pression du client, qui à la relecture de la requête ou du mémoire en réponse ou en réplique pour approbation, sera tenté de faire ajouter à son avocat des détails émotionnels très importants pour lui, mais juridiquement inutiles, inefficaces voire nuisibles à la compréhension du sens juridique et à la clarté du dossier.