Ce dimanche 15 juillet 2018, Les Bleus ont mis une deuxième étoile sur le maillot de l’équipe de France, et à la suite de la date légendaire du 12 juillet 1998, l’auteur de cet article se sent rajeuni de 20 ans. Merci pour cela, les gars.

De plus, en dehors de l’énorme prestige que représente le fait d’être champion du monde, le pays tout entier se voit revigoré et, d’un point de vue sociologique, l’on voit jaillir un important élan d’union et de communion entre les Français.

En même temps, c’était réellement le meilleur cadeau que l’équipe de France pouvait offrir au pays au lendemain de la fête nationale.

Ce fut le match de leur vie. Ils ne savaient que trop bien que seul le vainqueur allait entrer dans la postérité. Une finale spectaculaire avec 6 buts marqués (4-2), exactement comme pour la finale de 1930 en Uruguay, de 1938 en France et de 1966 en Angleterre.

Le fait de voir la jeunesse française fêter cette victoire dans les rues, dans une euphorie contagieuse ayant des airs de 1998, nous transporte forcément à nos plus beaux souvenirs d’il y a 20 ans et partager cela avec nos enfants constitue une véritable joie.

D’ailleurs, les joueurs de cette équipe de France actuelle étaient très jeunes lors du succès de 1998 et, un en particulier, était encore dans le ventre de sa mère. Il s’agit de Kylian Mbappé, bien sûr.

L’ascension fulgurante de cette équipe a transmis au peuple français des sentiments indescriptibles.

Pour rappel, il y a 2 ans (le 10 juillet 2016), l’équipe de France était arrivée en final du Championnat d’Europe de football, organisé justement en France, mais l’équipe avait perdu contre le Portugal (1-0). 6 joueurs de l’actuelle équipe (Lloris, Umtiti, Pogba, Matuidi, Griezmann et Giroud) ont vécu cette défaite, ce qui les a sans doute vaccinés et les a motivés pour ne pas revivre la même frustration cette année.

« Une compétition réussie, c’est une compétition gagnée », comme l’a si bien dit le président Emmanuel Macron, qui les a visités à Clairefontaine, début juin dernier. En fait, l’équipe de France a su s’adapter à ses adversaires comme un caméléon avec une efficacité déconcertante grâce notamment à la stratégie mise en place par Didier Deschamps qui est entré, depuis hier, dans le cercle très fermé des joueurs qui ont gagné la coupe du monde de football en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur, et qui ne contient que deux autres membres (l’allemand Beckenbauer et le brésilien Zagalo).

Le football est un sport collectif qui s’est transformé, grâce au succès populaire, en un sport spectacle. En outre, c’est le premier mondial qui a été retransmis totalement en 4K (UHD) à la télévision, quoique personnellement je n’ai pas trouvé l’expérience concluante malgré l’achat d’un téléviseur équipé de cette technologie pour l’occasion.

D’autre part, j’ai lu et écouté, de-ci et de-là, que la France était représentée par des Africains dans ce championnat. C’est une affirmation raciste et ignorante de l’histoire de la France. En effet, l’explication est très simple, si tant est qu’il faille donner une explication : La France a un lourd passé colonial et la migration entre ces peuples a toujours été très active (des deux sens, d’ailleurs). De ce fait, la société française est multiculturelle et diverse. L’équipe de France est le parfait reflet de cette diversité et c’est ce qui en fait sa force. L’on peut même dire que la sélection française de football est un symbole d’intégration. Tous les joueurs actuels sont nés en France (à l’exception de Samuel Umtiti et de Steve Mandanda, qui sont tous les deux arrivés sur le territoire à l’âge de 2 ans) et ils ont tous été scolarisés en France dans ce bastion de l’intégration Républicaine qui est l’Éducation nationale.

Mais ce qui est surprenant dans cette génération de joueurs, c’est la maturité qui se dégage de leurs propos ainsi que la simplicité et la justesse qui en découle. Ils sont tous sympathiques et ils ont su conquérir le cœur des Français de manière naturelle. De plus, aucun d’entre eux ne se considère comme le leader du groupe, contrairement au cas des actuelles équipes nationales de l’Argentine, du Portugal ou du Brésil, par exemple.

Ce groupe de joueurs est une véritable équipe et cela grâce à Didier Deschamps. Il est important de rappeler que l’équipe a gagné tous ses matchs depuis le début du Championnat, sauf une fois où il y a eu égalité (avec les suppléants), et à aucun moment ils n’ont eu recours aux prolongations ou aux séances de tirs au but. DD a, de plus, une filiation assumée avec Aimé Jacquet et il a reconnu avoir échangé avec lui plusieurs fois durant la coupe du monde, ce qui montre une certaine continuité dans les évènements.

En parlant de continuité, il est possible de noter aussi certaines coïncidences : en effet, en 1998, le Real Madrid avait gagné la ligue des champions de l'UEFA, Israël avait gagné l’Eurovision, entre autres similitudes.

Il est vrai que l’équipe de France a été l’équipe la plus chère de la Coupe du Monde en Russie (1.08 milliards d’euros au total) mais de là à dire, comme certains, que le football est un spectacle où les pauvres regardent jouer les riches (à l’inverse de ce qui se voit habituellement) me parait malsain et réducteur.

L’équipe de France, comme tous les vainqueurs de la coupe tant convoitée, a changé de statut et il est intéressant de constater que ces joueurs ont dorénavant de nouvelles responsabilités et deviennent un exemple pour les futures générations de footballeurs.

Au vu de la malédiction des champions du monde, j’espère ne pas avoir à attendre encore 20 ans pour fêter la troisième étoile sur le maillot de l’équipe de France, en tout cas.

Pour conclure, après une nuit blanche, je serai aujourd’hui présent sur l’avenue « DESCHAMPS Elysées » avec mes enfants pour assister au retour des Bleus, et pour les voir descendre la célèbre avenue à partir de la rebaptisée, à l’occasion du titre, comme « place des 2 étoiles », car la France n’est plus seulement aujourd’hui le pays des Droits de l’Homme et du Citoyen, mais également celui du meilleur football.

À PARIS, le 16 juillet 2018