Insérer les détenus est un défi, surtout si le temps de détention est un temps stérile dans lequel il ne se passe rien d'autre qu'un rejet de la sanction et de la société.

Les détenus sont-ils condamnés au mieux à ne lire que de la prose extrémiste, à ne connaître qu'une spiritualité de combat qui place les bons d'un coté et les méchants de l'autre, au pire à ne rien faire et à croupir en attendant?

Une réponse de M. MAREST au journal le Monde illustre parfaîtement ce que je recherchais à approcher dans mon dernier billet sur la question.

" Aucune condamnation, et a fortiori aucun placement en détention provisoire, ne justifie au regard de la loi la nécessité d'infliger une souffrance, une humiliation ou un mauvais traitement. Tous les détenus ont vocation à réintégrer la collectivité, il est de l'intérêt de la société que ces personnes ressortent dans un meilleur état que quand elles sont entrées.

Améliorer leurs conditions de détention ne vise pas tant à leur garantir des conditions matérielles confortables qu'à les rendre décentes et compatibles avec les engagements internationaux de la France et le respect inhérent de la dignité que l'on doit à toute personne."

Même les policiers aujourd'hui remettent parfois publiquement les décisions infligeant de la prison avec sursis en question...

Souvent nous le plaidons, la sanction pénale implique une double peine: celle de perdre son travail et de s'enfoncer donc plus encore dans le cercle de la marginalité...

Et c'est la vérité.

Lorsque la peine est mise a exécution et qu'il faut aller en détention plaider une mise en liberté conditionnelle, ou un autre aménagement, souvent on assiste au travail de reconstruction de l'individu.

Cependant lorsque l'on sait que l'avocat désigné à l'aide judiciaire est rémunéré 4 unités de valeurs pour aller défendre son client devant un Tribunal d'Application des peines, lorsque l'on sait qu'il faut pour cela rédiger des mémoires volumineux et effectuer des déplacements longs et coûteux, il est possible de comprendre la foi des confrères lorsqu'ils se déplacent.

Avec tout le respect que l'on doit à l'autorité de la chose jugée, le législateur permet un travail considérable avec l'aménagement des peines afin qu'elles soient utiles, à la société, à la victime, au détenu qui doit vivre la sanction reçue comme un acte de justice et s'amender.

Mais le code pénal permet des alternatives, qui doivent, de mon point de vue être utilisées dès que cela est possible.