Pas de photos, hélas avec moi.

L'atmosphère au tribunal était curieuse aujourd'hui.

Les avocats, sous la voix magique et le sourire unique de son bâtonnier désigné, cherchaient l'air de la chanson écrite dans la nuit par un vieux bâtonnier et retouchée par le bâtonnier en titre.

Groupés comme des élèves studieux dans la salle de l'ordre, sous les sourires sympatiques des confrères de la "capitale" éberlués manifestement par l'ordre du jour de la séance, les avocats chantaient et essquissaient le "rigodon final"!

Au signal, tous convergent vers la salle des pas perdus pour le "pot de l'amitié" du Procureur de la République.

Puis les discours, tous plus profonds les uns que les autres.

Le désormais célèbre coeur des avocats de Dunkerque a entonné: "La cantate à Joubert".

(Les paroles mériteraient d'être ajoutées à ce post.)

Regard ému du "récipiendaire", les dunkerquois ont reconnu Monsieur le Procureur de la République Philippe Joubert.

Prise de Parole non moins émue du Vice Procureur.

Silences

Regards

Monsieur le Maire suggère même que Monsieur Joubert puisse conserver un appartement à Dunkerque pour y faire une chapelle de plus!

Un mot de Monsieur Joubert qui le découvre, comme il est.

Et d'un coup, magique: le tambour et un clin d'oeil de plus.

Le journaliste de la VOIX DU NORD: ALEXIS CONSTANT décrit ainsi le Procureur partant.

"... Après huit ans passés à la tête du parquet de Dunkerque, le procureur Jean-Philippe Joubert prendra ses fonctions en janvier au tribunal de Boulogne-sur-Mer. « J'ai l'impression de laisser les clés d'une boutique qui tourne bien », dit-il, quand il regarde en arrière. Son installation à Boulogne, il l'appréhende « avec sérénité », conscient « qu'il y a des challenges à relever ».

Il a ses coups de gueule, Il suffit d'attendre que l'orage passe. On le sait cassant, rêche au premier contact. Old fashion , jusque dans ses costumes à carreaux, formé à l'ancienne école, longtemps imprégné du secret des cabinets d'instruction, Jean-Philippe Joubert n'est guère adepte des grands raouts médiatiques, prône la discrétion du travail judiciaire. « La presse et la justice ont souvent des intérêts divergents ». Seul point de rencontre possible, « la déontologie ». Il n'est pas de la race des Mongolfier, des Maurel, procs de choc (1), qui polarisent la lumière des caméras à coups de déclarations tonitruantes."

Tout cela est plein d'humain, d'imperfections consubstantielles à la matière, mais rempli de ce dont la justice des hommes à besoin: le coeur.